Les cours du pétrole ont enregistré, hier lundi 31 juillet, leur septième hausse en huit séances, sur un marché qui croit au prolongement des restrictions saoudiennes, sur fond de demande croissante. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, dont c’était le dernier jour de cotation, a progressé de 0,67%, pour clôturer à 85,56 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) de même échéance, a lui gagné 1,51%, à 81,80 dollars.
Les opérateurs ont déjà le regard tourné vers la réunion ministérielle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l’accord Opep+, vendredi. «Le marché s’attend à ce que l’Arabie saoudite annonce la poursuite, en septembre, de ses réductions volontaires de production», a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Depuis août 2022, le Royaume a diminué sa production de plus de 18%, soit environ deux millions de barils par jour, pour soutenir les cours. Les baisses de prodution annoncées par le cartel en octobre (2 millions de barils par jour) et avril (1,66 million) n’avaient fait que brièvement réagir le marché.
Mais la nouvelle coupe saoudienne d’un million de barils par jour, qui a pris effet en juillet avant d’être reconduite en août, a, elle tendu durablement les cours. S’y ajoutent la promesse russe d’amputer ses exportations de 500.000 barils par jour en août, dont les premiers signes apparaissent déjà de manière tangible.
«Les Saoudiens sont prêts à abandonner des parts de marché pour peu que leurs revenus montent», grâce au sursaut des prix, estime Andy Lipow. «Je pense qu’ils veulent un baril de Brent à 90 dollars».
Dans le même temps, les analystes voient la demande d’or noir atteindre un niveau historique au troisième trimestre. L’espoir d’un atterrissage maîtrisé des économies américaine et européenne incitent à l’optimisme, selon Edward Moya, d’Oanda, de même que les mesures de relance en Chine.
Les autorités chinoises ont publié lundi un nouveau plan composé de décisions ciblées de nature à relancer la consommation, même s’il ne contenait pas de détail sur sa mise en oeuvre. Jusqu’ici, le gouvernement s’est refusé à soutenir directement l’économie en injectant des liquidités ou en assouplissant sensiblement les conditions de crédit.
Pour Daniel Ghali, de TD Securities, les cours disposent d’une marge de progression, d’autant plus que les opérateurs spéculatifs se sont contentés, ces derniers jours, de se couvrir, après avoir longtemps parié à la baisse. Ils ne se sont pas, pour l’instant, repositionnés à la hausse, a relevé l’analyste.