Mardi dernier, le Polisario a rendu public un communiqué, signé par son prétendu ministère de la Santé, où il annonce que «sur la base de données dont dispose sa Commission de prévention du coronavirus, quatre cas présumés atteints de coronavirus ont été enregistrés (dans les camps, Ndlr), dont trois venant de zones contaminées».
Dans ce communiqué, le «numéro 8», et daté du 14 juillet, l’infirmerie du Polisario exige des habitants des camps de Lahmada de respecter les règles de confinement, vu l’explosion de la pandémie dans le voisinage.
Une référence bien sûr à l’Algérie, qui a enregistré, pour la seule journée du jeudi 16 juillet, un record quotidien de contaminations, avec 585 nouveaux cas atteints de Covid-19.
Malgré cette poussée très inquiétante des cas de contamination, dans un pays, l'Algérie, où les capacités de dépistage sont très réduites, l’agence officielle de presse algérienne (APS) est venue formellement démentir la présence de toute trace de coronavirus dans les camps de Lahmada.
C’est à croire que l’APS préfère que des centaines d’Algériens continuent à mourir, chaque mois, des suites du Covid-19, mais pas un seul pensionnaire des camps placés sous la poigne du Polisario.
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Dans une dépêche datée du 16 juillet, l’APS reprend ce communiqué du Polisario, et prend soin de mettre à la forme négative la seule phrase dans laquelle il annonce la détection de quatre cas atteints de Covid-19 dans les camps.
«La ministre de la Santé publique sahraouie (sic, Ndlr), Kheira Bulahi, a annoncé jeudi qu'elle “n'a enregistré aucun cas confirmé“ de Covid-19 dans les camps de réfugiés sahraouis», écrit l’APS. Tout le reste du communiqué du Polisario daté du 14 juillet reste inchangé.
Sachant que l’APS est une officine de propagande, où le mensonge est érigé en méthode journalistique, on peut, sans risque de se tromper, affirmer que les camps de Lahmada ne sont pas cette zone de «zéro cas de Covid-19» que l’agence de l’Etat algérien se plaît à tenter de faire croire, même si ces camps sont les plus fermés du monde et que personne ne connaît le nombre exact de leurs habitants, mis à part l’Algérie.
En tout cas, si cette présumée prouesse de zéro cas dans les camps de Lahmada est réalisée, cela signifierait tout simplement que l’Algérie a donné la priorité sanitaire au Polisario en partageant avec lui, au détriment des citoyens algériens, la faible capacité de dépistage dont le pays dispose actuellement.
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Nous sommes habitués au fait que le régime d’Alger dépense sans compter quand il s’agit du Polisario. Mais là, il s’agit d’une question de santé publique. Les informations, distillées au compte-goutte par le régime d’Alger, portent à croire que l’Algérie a une capacité de dépistage au PCR qui ne dépasse pas les 1.000 par jour. Le voisin de l'Est compense cette toute petite capacité par des scanners thoraciques, qui permettent de dévoiler si les poumons sont, ou non, infectés par le coronavirus, mais sans toutefois atteindre le degré de précision ni de mobilité qu'offrent les tests PCR.
Si Alger a partagé sa petite capacité de dépistages avec le Polisario, cela risque de provoquer un vrai tollé dans l’opinion publique algérienne.
Un tel favoritisme est tout simplement scandaleux, dans un pays qui a enregistré 21.351 cas de contaminations confirmées (dont plus de 6.000 sont actuellement hospitalisés, sans parler des 1.052 décès). Pire encore, et pour mieux mesurer la faiblesse de l’arsenal local anti-propagation du coronavirus, il faut aussi rappeler que l’Algérie ne produit que 400.000 masques de protection quotidiennement.
En fait, ce nouveau mensonge médiatique doit être replacé dans le cadre du lobbying algérien qui a actuellement cours au niveau du Parlement européen, institution au sein de laquelle l’idée dominante est qu’un drame se déroule à huis clos dans les camps de Lahmada, où l’Algérie et le Polisario semblent avoir bien des choses à cacher.