Kim Jong-Un: la Corée du Sud assure que le leader nord-coréen est "vivant et en bonne santé"

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un. . DR

Kim Jong Un est "vivant et en bonne santé", a assuré le conseiller spécial à la sécurité nationale du président sud-coréen Moon Jae-in, minimisant les rumeurs sur des problèmes présumés de santé du leader nord-coréen.

Le 27/04/2020 à 12h21

Les nouvelles sur l'état de santé de Kim Jong Un se sont multipliées depuis son absence remarquée aux célébrations du 15 avril. Cette journée est pourtant la plus importante du calendrier politique nord-coréen car tout le pays commémore alors la naissance du fondateur du régime, Kim Il Sung, son grand-père.

"La position de notre gouvernement est ferme", a dit le conseiller Moon Chung-in dimanche à la chaîne de télévision américaine CNN: "Kim Jong Un est vivant et en bonne santé".

Le conseiller a ajouté que le leader nord-coréen séjournait depuis le 13 avril à Wonsan, une station balnéaire de l'est de la Corée du Nord. "Aucune action suspecte n'a jusqu'à présent été détectée", a-t-il affirmé.

M. Kim n'est plus apparu en public depuis une réunion du bureau politique du parti unique au pouvoir le 11 avril et une tournée d'inspection sur une base aérienne qui avait été évoquée par les médias officiels nord-coréens le 12.

Cette absence a donné lieu à la publication de toute une série d'informations sur son état de santé, rapidement relativisées par Séoul.

"Nous n'avons rien pour confirmer" ces nouvelles, avait affirmé le bureau du président sud-coréen la semaine dernière. Le ministre sud-coréen de l'Unification, Kim Yeon-chul a souligné lundi que cela était toujours le cas. Il a dit pouvoir tirer de telles conclusions grâce à un "processus complexe" visant à "recueillir et évaluer des renseignements".

Ces commentaires interviennent deux ans après le premier sommet entre MM. Kim et Moon à Panmunjon, dans la Zone démilitarisée (DMZ) qui divise la péninsule en deux Etats.

La Corée du Sud a célébré lundi cet anniversaire, organisant une cérémonie dans la gare la plus septentrionale de son territoire, pour ainsi souligner son engagement en faveur d'un projet ferroviaire transfrontalier.

Les relations entre les deux pays sont en grande partie gelées depuis que les pourparlers entre Washington et Pyongyang sont au point mort.

Daily NK, un média en ligne essentiellement géré par des Nord-Coréens ayant fait défection, avait affirmé que le dirigeant nord-coréen avait été opéré en avril pour des problèmes cardio-vasculaires et qu'il était en convalescence dans une villa de la province de Pyongan du Nord.

Citant une source nord-coréenne non identifiée, ce média avançait que M. Kim, qui est âgé d'une trentaine d'années, avait dû être traité d'urgence en raison de problèmes liés à "son tabagisme excessif, son obésité et sa fatigue".

La Corée du Sud, qui est toujours techniquement en guerre avec le Nord, avait accueilli tout ceci avec les plus grandes réserves.

CNN, citant un responsable américain, avait de son côté rapporté que Washington "étudi(ait) des informations" selon lesquelles Kim Jong Un était "en danger grave après une opération chirurgicale".

Mais jeudi, le président américain Donald Trump a estimé que les nouvelles sur une possible dégradation de l'état de santé du dirigeant nord-coréen étaient "erronées".

Lundi, le journal officiel Rodong Sinmun a écrit que Kim Jong Un avait envoyé un message de remerciements aux ouvriers du gigantesque projet touristique côtier de Wonsan Kalma.

Les médias nord-coréens ont fait état ces derniers jours de nombreuses déclarations ou actions de M. Kim, mais sans fournir de photos le montrant.

La semaine dernière, un train lui appartenant vraisemblablement a été repéré sur des photos satellites d'une station balnéaire de l'est de la Corée du Nord, selon le site internet américain 38North.

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La couverture de l'actualité nord-coréenne est particulièrement compliquée, surtout pour tout ce qui a trait à la vie privée de M. Kim, un des secrets les mieux gardés du régime.

Toute information "doit être prise avec précaution", a mis en garde Andreï Lankov, un expert de la Corée du Nord, tout en qualifiant cette disparition d'"inhabituelle".

"Donc, pour une raison quelconque, il n'est pas vraiment capable d'agir publiquement", a-t-il expliqué à l'AFP.

En 2014, il n'avait pas été vu pendant six semaines, avant de réapparaître avec une canne. Les services de renseignement sud-coréens avaient affirmé qu'il avait subi une opération en vue de lui enlever un kyste à la cheville.

Le 27/04/2020 à 12h21