Islam de France: assemblée générale extraordinaire le 19 février à Paris pour discuter et voter la dissolution du CFCM

Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), arrive pour une rencontre entre le président français et des représentants du CFCM, le 18 janvier 2021 à Paris. . Ludovic MARIN / AFP

Une Assemblée générale extraordinaire (AGE) se tiendra le 19 février 2022 à Paris, pour discuter et voter une résolution sur la dissolution du Conseil français du culte musulman (CFCM), indique un communiqué de cette instance, considérée comme le principal interlocuteur des pouvoirs publics pour le culte musulman en France.

Le 17/01/2022 à 14h31

Le bureau en exercice se réunira le 18 janvier 2022 à 14h00 au siège du CFCM avec les responsables des fédérations membres du CFCM pour préparer l’AGE. Cette assemblée aura lieu le 19 février 2022 de 14h00 à 17h00 à Paris, avec un seul point à l’ordre du jour, la discussion et le vote de la résolution suivante: «Dissolution du CFCM pour permettre aux acteurs du culte musulman au niveau local de mettre en place une nouvelle forme de représentation démocratique du culte musulman», précise le communiqué.

«Le bureau du CFCM considère qu’il est temps que les acteurs du terrain qui gèrent au quotidien le culte musulman puissent participer au devenir de leur représentation et mettre fin à la situation de blocage que vit le CFCM depuis des mois, voire des années», poursuit le communiqué.

En attendant la tenue de cette AGE et compte tenu de la démission de celui qui devait assurer la présidence du CFCM à partir du 20 janvier 2022, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, démissionnaire du bureau du CFCM depuis le 17 mars 2021, le bureau de cette instance a décidé le 11 janvier 2022 de confier la direction du CFCM à la présidence collégiale, telle que définie par ses statuts, explique la même source.

A l’issue de sa réunion extraordinaire du 16 janvier 2022, le bureau du CFCM a réaffirmé qu’à partir du 20 janvier 2022 et jusqu’à la tenue de cette AGE, le bureau sera dirigé par la présidence collégiale qui sera composée par les deux vice-présidents du CFCM, Ibrahim Alci et Mohammed Moussaoui.

Pour rappel, Mohammed Moussaoui avait dénoncé, le 13 décembre dernier, les propos du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur la «mort» de cette instance, qualifiant d’«inacceptable et «pas justifiée» la déclaration du ministre, qui avait affirmé lors d'une émission de télévision que le CFCM est «mort» et que pour «les pouvoirs publics, pour la République française, n'existe plus, n'est plus l'interlocuteur de la République».

Selon Mohammed Moussaoui, «la rupture unilatérale du dialogue entre les pouvoirs publics et l'instance représentative du culte musulman n'a jamais été signifiée au CFCM», relevant que cette instance est toujours le représentant du culte musulman devant les différentes commissions nationales et européennes et auprès des autres cultes et qu'elle «continue de désigner les aumôniers et de saisir les pouvoirs publics sur différentes questions liées au culte.»

Cependant et après avoir été reçu aux côtés d’autres représentants religieux par le président Emmanuel Macron à l’occasion des traditionnels vœux pour le nouvel an, rencontre au cours de laquelle le chef de l’Etat français a confirmé sa volonté de voir émerger une nouvelle organisation de l’islam de France qui minimise le poids des fédérations musulmanes et qui met hors-jeu de facto le CFCM, Mohamed Moussaoui a publié le 7 janvier une tribune dans le journal l’Opinion où il a estimé que cette instance «n'était plus viable» et évoqué une «autodissolution», en invitant à créer une nouvelle organisation du culte en concertation avec le «forum pour l'islam de France», initié par le gouvernement Macron.

Par Ayoub Khattabi
Le 17/01/2022 à 14h31