«Honte à vous!», «Pas de justice, pas de paix», «Theresa May, il est temps de partir!», criaient, hier vendredi 16 juin, des manifestants proches de victimes ou survivants de l’incendie de la tour Grenfell qui a fait au moins 30 morts dont sept Marocains, un bilan encore provisoire.
Les manifestants en colère se sont rassemblés à la mairie du quartier de Kensington et Chelsea, où se trouve l'immeuble de logements sociaux dans l'ouest de Londres. Ils exprimaient leur indignation, dénonçaient la gestion de l’immeuble et reprochaient à la police de cacher le nombre réel des victimes.
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Theresa May en a pris également pour son grade. La veille, la première ministre britannique s’était rendue sur les lieux du drame pour rencontrer les policiers. Elle ne s’était pas donné la peine d’aller à la rencontre des habitants. Une réaction qui a suscité un tollé et qui a été violemment critiquée. «Theresa May, il est temps de partir!», ont crié les manifestants.
Le quotidien The Guardien, dans un éditorial des plus acerbes, n’y est pas allé de main morte pour critiquer la réaction de Theresa May, allant jusqu’à comparer cette «erreur» à celle de George W. Bush lors de la tempête Katrina. L’ancien président américain avait été pris en photo alors qu’il contemplait une zone dévastée à travers un hublot. Attitude jugée déconnectée de la réalité. «Theresa May a eu trop peur de rencontrer les survivants de Grenfell. Elle est finie», a écrit le quotidien.
Et comme pour se rattraper, elle s’est rendue vendredi sur les lieux où elle a été conspuée. A cette réaction tardive, s’ajoutent ses propos relevant de la lapalissade et qui n’ont pas manqué de susciter les railleries du Web: «Ce qui est arrivé est horrible», «Des gens ont perdu la vie, d'autres ont perdu tout ce qu'ils possédaient», s'était-elle contenté d'affirmer.