Incendie de Londres: récit déchirant du décès des El Wahaby, une famille marocaine de cinq membres

Nur Huda et Faouzia El Wahaby, deux des victimes marocaines de l'incendie de Londres.

Nur Huda et Faouzia El Wahaby, deux des victimes marocaines de l'incendie de Londres. . DR

Parmi les sept victimes marocaines recensées jusque-là dans l’incendie de la tour Grenfell de Londres, figure toute une famille. Récit et témoignages poignants.

Le 17/06/2017 à 10h27

A l’heure où nous mettions en ligne, ils seraient pas moins de sept Marocains à être décédés dans l’incendie qui a frappé, dans la nuit du mardi à mercredi, la tour Grenfell à l’ouest de Londres. C’est ce qu’indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Un bilan appelé à être revu à la hausse- les identifications des victimes, au nombre total de 70, estime-t-on, étant toujours en cours.

En attendant, c’est toute une famille marocaine de 5 membres, qui aurait laissé la vie dans ce drame, les El Wahaby. Abdelaziz El Wahabi, 52 ans, son épouse Faouzia et leurs trois enfants, Yassine, 21 ans, Nur Huda, 15 ans et Mehdi, 8 ans, sont ainsi passés pour morts. «Toute une famille a été disséminée», témoigne un cousin de la famille, Otman Boujettif, 42 ans, cité par le London Evening Standard. Ce dernier affirme leur avoir parlé au téléphone cette nuit, à 1h30 du matin. «Les pompiers leur ont dit de rester dans leur appartement (situé au 21e étage), de se couvrir serviette mouillées et d’arroser le sol avec l’eau. Ils ont suivi le mauvais conseil et maintenant, ils ne sont plus là», raconte-t-il. 

«Je l’ai eu au téléphone. Le feu n’avait pas encore atteint leur étage. Il m’a dit avoir reçu des instructions voulant que la famille reste à l’intérieur, dans une seule et même pièce et de bloquer le passage de la fumée en bouchant le bas de la porte avec des serviettes», relate Hanane El Wahaby, la sœur d’Abdelaziz. «Je lui ai dit de partir. Il m’a dit qu’il allait sortir. Il m’a par la suite affirmé qu’il y avait trop de fumée. La dernière fois que je l’ai vu, c’est quand toute la famille nous faisait des signes de la main à travers la fenêtre», raconte-t-elle.

«S’ils n’avaient pas écouté les pompiers et étaient sortis au bon moment, ils seraient en vie au moment où je vous parle», certifie Amina Ahmed, 28 ans, une voisine…j’ai le cœur tellement brisé que je les ai entendu crier au secours. Je me suis sentie tellement impuissante», ajoute-t-elle. 

Par Tarik Qattab
Le 17/06/2017 à 10h27