Les États-Unis «examinent» ce mercredi la réponse du Hamas à un plan de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, réponse dont le contenu n’a pas été pour l’instant dévoilé. «Je ne vais pas fournir de contexte ou de détails sur la réponse qui vient d’arriver et que notre équipe est en train d’évaluer, tout comme nos amis du Qatar et de l’Égypte», a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche.
Dans un communiqué conjoint avec le Jihad islamique, second mouvement armé palestinien, le Hamas a dit avoir donné sa réponse aux médiateurs du Qatar et de l’Égypte en appelant à un «arrêt total de l’agression» à Gaza. Et dans un autre communiqué, un dirigeant du Hamas, Izzat al-Rishq, a qualifié cette réponse de «responsable, sérieuse et positive», affirmant qu’elle «ouvrait la voie à un accord».
La réponse contient des amendements à la proposition annoncée par Joe Biden, «notamment un calendrier pour un cessez-le-feu permanent et le retrait total des troupes israéliennes de la bande de Gaza», a indiqué une source au fait des discussions.
US Secretary of State Antony Blinken heads to talks in Qatar after Hamas gave a positive reply to a UNSC-backed proposal for a ceasefire in Gaza
— TRT World (@trtworld) June 12, 2024
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En tournée au Moyen-Orient, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a souligné que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lui avait «réaffirmé son engagement» pour le plan annoncé par le président américain fin mai et adopté lundi par le Conseil de sécurité de l’ONU. Il a aussi qualifié de «signe encourageant» la réaction du mouvement palestinien Hamas, qui avait dit accueillir «favorablement» un certain nombre d’éléments de la résolution américaine.
Ce plan prévoit, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d’un retrait israélien des «zones densément peuplées» de Gaza, de la libération de certains otages et de Palestiniens détenus par Israël.
«L’horreur doit cesser», a lancé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui participait mardi en Jordanie à une conférence internationale visant à mobiliser des fonds pour l’aide humanitaire dans le territoire assiégé, privé d’eau, de nourriture, de médicaments et d’électricité, et où l’ONU s’inquiète de risques imminents de famine. «Il est grand temps d’instaurer un cessez-le-feu», a-t-il ajouté, en appelant «toutes les parties à saisir l’occasion» fournie par la nouvelle feuille de route américaine.
Frappes israéliennes continues
Pendant ce temps, des frappes israéliennes continuent de viser tôt mercredi différents secteurs de la bande de Gaza, après des bombardements meurtriers mardi dans le centre du territoire où l’armée israélienne dit avoir «achevé une opération» dans l’est de Deir al-Balah et l’est d’al-Boureij.
En Cisjordanie occupée, le ministère local de la Santé et le Croissant-Rouge palestinien ont annoncé que six Palestiniens avaient été tuées mardi lors d’un raid de l’armée israélienne dans un village situé près de la ville de Jénine.
L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien a entraîné la mort de 1.194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte actualisé de l’AFP à partir de données officielles israéliennes.
En représailles, Israël pilonne sans relâche depuis 8 mois la bande de Gaza, qu’il maintient sous blocus depuis 17 ans et sous un siège total depuis le début de la guerre. Les bombardements et les opérations terrestres de l’armée israélienne ont fait au moins 37.164 morts palestiniens, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, et plus de 83.000 blessés, selon le dernier bilan publié par le ministère de la Santé du Hamas.
L’armée israélienne conduit également des opérations militaires en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 et où le Hamas n’est pas représenté. Depuis le 7 octobre 2023, au moins 542 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes ou des colons en Cisjordanie, et plusieurs centaines de personnes ont été «arrêtées» par les forces israéliennes.
Violences contre les enfants palestiniens
En Jordanie, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré qu’au moins 1,7 million de personnes, sur les quelque 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza ont été déplacées à plusieurs reprises par les opérations militaires israéliennes en huit mois de guerre.
Il a également déploré l’impact psychologique de la guerre, notamment sur les enfants, et affirmé qu’environ 60% des bâtiments résidentiels et au moins 80% des installations commerciales ont été détruites ou gravement endommagés par les bombardements israéliens. Les violences contre les enfants lors des conflits ont atteint des «niveaux extrêmes» en 2023, particulièrement à Gaza, selon un rapport de l’ONU qui a inscrit l’armée israélienne sur sa «liste de la honte».