Gaza: raids israéliens sur Khan Younès, entrée de médicaments et d’aides humanitaires

Cette photo prise à Rafah montre de la fumée s'élevant au-dessus de Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza, lors d'un bombardement israélien le 18 janvier 2024. AFP or licensors

L’armée israélienne a intensifié ses frappes meurtrières contre le sud de la bande de Gaza au quatrième mois de la guerre, avant l’entrée mercredi soir dans le territoire de médicaments destinés aux otages israéliens et d’une aide aux civils palestiniens. Les rebelles yéménites Houthis ont revendiqué une nouvelle attaque contre un «navire américain».

Le 18/01/2024 à 07h31

L’armée israélienne a intensifié ses frappes meurtrières contre le sud de la bande de Gaza, au quatrième mois de la guerre, après avoir annoncé que la phase «intensive» de ses opérations dans cette zone «se terminera bientôt». Selon des témoins palestiniens, des bombardements israéliens intensifs ont ciblé le secteur autour de l’hôpital Nasser, à Khan Younès, ville où se concentrent les combats.

Évoquant «la plus difficile et la plus intense nuit» de bombardements israéliens à Khan Younès depuis le début de la guerre, le Hamas a annoncé la mort d’au moins 81 Palestiniens dans l’ensemble de la bande de Gaza. Les Israéliens «nous ont dit d’aller au sud, on est allé au sud, mais il n’y a aucun endroit sûr à Gaza. Tout est pris pour cible», se désole Oum Mohammad Abou Odeh, qui a fui Beit Hanoun (nord) pour Rafah, dans le sud à la frontière avec l’Égypte.

L’attaque du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël a fait 1.140 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de chiffres officiels. Quelque 250 personnes ont été prises en otages et emmenées à Gaza, dont une centaine ont été libérées à la faveur d’une trêve fin novembre.

En représailles, les opérations militaires israéliennes dans le territoire palestinien ont tué 24.448 personnes, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, selon le ministère de la Santé du Hamas, qui recense aussi près de 62.000 blessés.

«Pire qu’un séisme»

Dans le centre de Gaza, des Palestiniens inspectent les dégâts causés par les combats et les bombardements rue Salaheddine, jonchée de bouts de tôle distordus, de vitres brisées et de gravats. Les «forces d’occupation (israéliennes) ont laissé derrière elles un séisme. C’est pire qu’un séisme. Il y a encore des martyrs sous les décombres et des cadavres en décomposition», dit Aziz al-Moussadar, devant des immeubles ravagés.

Les bombardements israéliens ont détruit plus de 60% des constructions, déplacé plus de 80% de la population selon l’ONU, provoqué une crise humanitaire majeure et mis hors service la majorité des hôpitaux dans le territoire palestinien, auquel Israël impose un blocus depuis 2007 et un siège total depuis le 9 octobre.

Les agences onusiennes et les ONG internationales sur place ont évoqué un «risque de famine» et la propagation d’«épidémies mortelles». Une coupure d’internet et du téléphone est quasi-totale depuis six jours dans le petit territoire de 362 km2 où s’entassent quelque 2,4 millions d’habitants, dont la majorité a été repoussé vers une zone exigüe dans le sud, près de la frontière avec l’Égypte.

Entrée des aides et des médicaments à Gaza

Mardi, le médiateur qatari a annoncé un accord entre Israël et le Hamas sur l’entrée de médicaments pour les otages en échange d’une aide pour les civils à Gaza. Les convois de médicaments et d’aide humanitaire «sont entrés à Gaza», a écrit sur X le porte-parole des Affaires étrangères du Qatar, Majed al-Ansari.

En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où le Hamas n’est pas représenté, dix Palestiniens ont été tués dans des frappes de drones de l’armée israélienne et des combats dans les régions de Naplouse et Tulkarem selon des sources palestiniennes. Depuis le 7 octobre, plus de 370 Palestiniens ont été tués par les soldats ou les colons israéliens, et des centaines de personnes ont été «arrêtées» par les forces israéliennes.

Débordement du conflit

La communauté internationale redoute un débordement du conflit avec les échanges de tirs quotidiens à la frontière israélo-libanaise entre l’armée israélienne et le Hezbollah. Le chef d’état-major israélien Herzi Halevi a averti que la probabilité d’une guerre «dans les prochains mois» sur la frontière nord d’Israël avec le Liban était aujourd’hui «beaucoup plus élevée».

Les États-Unis, qui ont mené de nouvelles frappes au Yémen contre les Houthis, ont annoncé désigner ces derniers comme entité «terroriste». La riposte de ces rebelles, qui mènent leurs attaques contre des navires en mer Rouge «en solidarité» avec les Palestiniens, n’a pas tardé. Mercredi soir, ils ont affirmé avoir visé avec «des missiles un navire américain» dans le Golfe d’Aden.

Par Le360 (avec AFP)
Le 18/01/2024 à 07h31