Malgré l’adoption d’une résolution onusienne exigeant un cessez-le-feu immédiat, l’armée israélienne a poursuivi ce vendredi ses opérations militaires dans l’ensemble de la bande de Gaza. Le ministère de la Santé du Hamas a fait état de 71 morts lors des dernières 24 heures, à la suite de raids et de bombardements israéliens, notamment à Rafah (sud), où s’entassent 1,5 million de Palestiniens, en grande majorité déplacés par les hostilités.
Dans le secteur du complexe hospitalier Al Chifa, à Gaza-ville (nord), l’offensive israélienne entamée le 18 mars est toujours en cours. «Les forces israéliennes ont obligé des hommes à se déshabiller et ne garder que leurs sous- vêtements (...) J’en ai vu d’autres les yeux bandés qui devaient suivre un char au milieu d’explosions», a indiqué à l’AFP Karam Ayman Hathat, un Palestinien de 57 ans qui habite dans un immeuble près de l’hôpital.
L’armée israélienne a également mené, tôt ce vendredi, une frappe aérienne à Athriya, au sud-est d’Alep, dans le nord de la Syrie. L’agence officielle syrienne Sana a fait état de «plusieurs morts et blessés parmi des civils et des soldats», alors que l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a affirmé qu’au moins 42 soldats syriens et combattants du Hezbollah libanais ont été tués dans cette frappe qui a notamment visé «des dépôts de missiles relevant du Hezbollah »
«Famine imminente»
Outre le bilan humain et les destructions dans la bande de Gaza, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien assiégé, où la majorité des 2,4 millions d’habitants sont désormais menacés de famine selon l’ONU qui déplore une aide insuffisante pour répondre aux besoins de la population. «Il n’y a pas un autre endroit dans le monde où un aussi grand nombre de personnes font face à une famine imminente», a résumé sur X le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies.
Israël doit «veiller sans délai» à ce que soit assurée «sans restriction et à grande échelle, la fourniture par toutes les parties intéressées des services de base et de l’aide humanitaire requis de toute urgence», a déclaré jeudi la Cour internationale de justice (CIJ) basée à La Haye.
Saisie par l’Afrique du Sud, la juridiction avait ordonné en janvier à Israël de faire tout son possible pour «empêcher un génocide» dans le territoire palestinien. Dans la nuit, le Hamas s’est félicité de la décision de la CIJ et a demandé sa «mise en œuvre immédiate» afin qu’elle ne devienne pas «lettre morte».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyhau avait plus tôt réaffirmé jeudi sa détermination à lancer une offensive terrestre à Rafah en dépit des pressions internationales, y compris des États-Unis, contre une opération d’envergure sur place. Les États-Unis, principal allié d’Israël qui redoute le bilan humain d’une telle opération, avaient demandé récemment l’envoi d’une délégation israélienne à Washington pour discuter de ce projet.
En parallèle de ces éventuelles discussions à Washington, le Qatar -un médiateur avec l’Égypte et les États-Unis- accueille cette semaine des négociations indirectes entre Israël et le Hamas sur un projet de trêve de plusieurs semaines doublée d’un échange d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens.
L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien a entraîné la mort de plus de 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes.
En représailles, Israël pilonne depuis plus de 5 mois la bande de Gaza, qu’il maintient sous blocus depuis 17 ans et sous un siège total depuis le début de la guerre. Les bombardements et les opération terrestres de l’armée israélienne ont fait 32.623 morts Palestiniens, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, et fait plus de 75.000 blessés, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.
Israeli forces have arrested a resident in the occupied West Bank city of Nablus, the Palestinian news agency Wafa has reported.
— Al Jazeera English (@AJEnglish) March 29, 2024
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En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 et où le Hamas n’est pas représenté, plus de 450 Palestiniens ont été tués par les soldats et les colons israéliens depuis le 7 octobre, et des centaines de personnes ont été «arrêtées» par les forces israéliennes.