«J’ai donné des instructions pour lancer immédiatement des négociations pour la libération de tous nos otages et mettre fin à la guerre dans des conditions acceptables pour Israël», a déclaré le Premier ministre.
Sans la citer explicitement, il répondait ainsi à la dernière proposition des médiateurs — Égypte, Qatar et États-Unis — en vue d’un cessez-le-feu dans le territoire palestinien, ravagé par plus de vingt-deux mois de guerre qui ont fait des dizaines de milliers de morts.
Le plan, accepté lundi par le Hamas, dont l’attaque sans précédent en Israël le 7 octobre 2023 a déclenché le conflit, prévoit selon des sources palestiniennes une trêve de soixante jours. Durant cette période, doivent être libérés en deux temps les otages du 7-Octobre toujours captifs à Gaza, au nombre de 49, dont 27 seraient morts selon l’armée.
Netanyahu a en parallèle affirmé être sur le point d’«approuver les plans» militaires «visant à prendre le contrôle de la ville de Gaza», la plus grande du territoire palestinien, considérée comme un des derniers bastions du Hamas, et à «vaincre» ce dernier.
«Évacuation complète»
Signalant que l’offensive pourrait être imminente, l’armée a annoncé avoir commencé à appeler hôpitaux et responsables médicaux de Gaza-ville pour les prévenir d’une prochaine «évacuation complète» et leur enjoindre de «préparer un plan pour transférer le matériel médical du nord au sud».
Elle a assuré à ses interlocuteurs qu’elle leur fournirait «un lieu pour opérer, que ce soit un hôpital de campagne ou tout autre hôpital».
Le ministère de la Santé de Gaza, sous autorité du Hamas, a rejeté ces exigences, affirmant qu’elles «affaibliraient ce qui reste du système de santé» et «priveraient plus d’un million de personnes de leur droit aux soins médicaux».
Cinq divisions doivent, selon l’armée, participer à l’assaut contre Gaza-ville et ses environs. Elle prévoit aussi de rappeler, début septembre, 60.000 réservistes supplémentaires.
Le ministre de la Défense, Israël Katz, a approuvé mercredi l’opération, l’armée disant être désormais positionnée «en périphérie» de Gaza-ville.
48 morts selon la Défense civile
Sur le terrain, les bombardements ont continué à Gaza-ville, notamment dans les secteurs périphériques de Jabalia et Nazla (nord-ouest), ainsi que dans le quartier de Sabra, déjà pilonné depuis une semaine, comme celui voisin de Zeitoun, selon des témoins.
Une journaliste de l’AFP, postée côté israélien de la frontière, a entendu jeudi de très fortes explosions provenant de Gaza-ville, dont au moins une après un bombardement aérien.
Des panaches de fumée étaient visibles s’élevant vers le ciel, et le rythme des explosions s’est accéléré en début de soirée.
Débarqués par camions, près d’une centaine de soldats ont pris place à bord d’un convoi d’une trentaine d’engins blindés stationnés sur la frontière, où l’activité militaire paraissait néanmoins relativement normale.
La Défense civile de Gaza a fait état d’au moins 48 personnes tuées jeudi par des tirs et bombardements israéliens. Comme à son habitude, l’armée israélienne a rejeté ce bilan.
Le cabinet de sécurité, présidé par Netanyahu, avait approuvé début août un plan de conquête de Gaza-ville et des camps de réfugiés du centre du territoire, afin de prendre le contrôle sécuritaire de l’ensemble de la bande de Gaza et de libérer les otages.
Israël contrôle aujourd’hui environ 75% du territoire palestinien, où plus de deux millions d’habitants assiégés et affamés font face à une catastrophe humanitaire.
La proposition des médiateurs prévoit une trêve de soixante jours, la remise de dix otages vivants et des dépouilles de dix-huit autres en échange de la libération de prisonniers palestiniens, ainsi que l’entrée de davantage d’aide humanitaire à Gaza, selon des sources du Hamas et du Jihad islamique, son allié.
Les captifs restants seraient libérés lors d’un second échange, toujours durant la trêve, période au cours de laquelle doivent se tenir des négociations en vue d’un cessez-le-feu permanent.
Les proches d’otages exhortent Israël à accepter cette proposition, «qui peut sauver des otages», souligne Lishay Miran Lavi, épouse du captif Omri Miran. Son rejet par Israël «condamnerait les otages vivants à mort et les morts à l’oubli», a-t-elle mis en garde.
Deux précédentes trêves, en novembre 2023 et début 2025, avaient permis le retour d’otages ou de dépouilles en échange de prisonniers palestiniens. Mais les efforts des médiateurs n’ont pas encore abouti à un cessez-le-feu durable à Gaza.













