Gaza: frappes israéliennes continues, Blinken en quête d’un cessez-le- feu

Une adolescente palestinienne déplacée s'abrite dans un bâtiment détruit par des bombardements israéliens dans le camp de réfugiés d'al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 12 juin 2024. AFP or licensors

L’armée israélienne pilonne jeudi le sud de la bande de Gaza après une tournée au Moyen- Orient du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken qui cherche à arracher un accord de cessez-le feu entre Israël et le Hamas.

Le 13/06/2024 à 08h00

L’armée israélienne a poursuivi ce jeudi ses bombardements dans plusieurs secteurs de la bande de Gaza, notamment dans sa partie sud. Une équipe de l’AFP a fait état aux premières heures d’intenses tirs d’artillerie et de frappes par des hélicoptères israéliens dans le secteur de Rafah, à la pointe sud du territoire, près de la frontière avec l’Égypte.

Concluant à Doha une tournée dans quatre pays de la région dont Israël, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a affirmé que son pays travaillerait avec les autres pays médiateurs -Qatar et Égypte-, afin de parvenir à un accord de cessez-le-feu. «Plus cela (la guerre) dure, plus les gens souffriront, et il est temps de cesser les marchandages», a-t-il dit.

Mardi, le Hamas a annoncé avoir remis au Qatar et à l’Égypte sa réponse au plan annoncé le 31 mai par le président américain Joe Biden. Ce plan prévoit, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages retenus à Gaza et de Palestiniens emprisonnés par Israël.

«Faire pression» sur Israël

Le contenu de la réponse du Hamas n’a pas été révélé, mais M. Blinken a déclaré à Doha que «certains changements» réclamés par le Hamas étaient «réalisables, d’autres pas». «Je pense que ce fossé peut être comblé», a-t-il ajouté. Selon une source proche des discussions, la réponse du Hamas contient des «amendements» au plan, «notamment un calendrier pour un cessez-le-feu permanent et le retrait total des troupes israéliennes de Gaza».

Le chef de la diplomatie américaine a aussi affirmé que Washington présenterait «dans les semaines à venir les éléments clés» pour l’après-guerre, «y compris des idées concrètes sur la manière de gérer la gouvernance, la sécurité et la reconstruction» à Gaza.

En annonçant le plan de cessez-le-feu, le président américain Joe Biden l’avait présenté comme une proposition israélienne. Mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu affirme qu’il poursuivra la guerre.

M. Blinken «continue de parler de l’accord d’Israël à la dernière proposition (de cessez-le-feu), mais nous n’avons entendu aucun responsable israélien s’exprimer à ce sujet», s’est interrogé le Hamas dans un communiqué. «Dans ce contexte, nous appelons M. Blinken et le gouvernement Biden à faire pression directement» sur Israël, a ajouté le mouvement palestinien.

L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien a entraîné la mort de 1.194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte actualisé de l’AFP à partir de données officielles israéliennes.

En représailles, Israël pilonne sans relâche depuis 8 mois la bande de Gaza, qu’il maintient sous blocus depuis 17 ans et sous un siège total depuis le début de la guerre. Les bombardements et les opérations terrestres de l’armée israélienne ont fait au moins 37.202 morts palestiniens, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, et plus de 83.000 blessés, selon le dernier bilan publié par le ministère de la Santé du Hamas.

L’armée israélienne conduit également des opérations militaires en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 et où le Hamas n’est pas représenté. Depuis le 7 octobre 2023, au moins 542 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes ou des colons en Cisjordanie, et plusieurs centaines de personnes ont été «arrêtées» par les forces israéliennes.

À Genève, une commission d’enquête de l’ONU a estimé qu’Israël était responsable de «crimes contre l’humanité», notamment pour «extermination», dans le territoire palestinien. Elle a aussi accusé les autorités israéliennes et sept groupes armés palestiniens, dont le Hamas, de crimes de guerre.

L’ONU s’inquiète aussi des risques de famine à Gaza, où au moins 1,7 million de Palestiniens, sur environ 2,4 millions d’habitants, ont été déplacés à plusieurs reprises par la guerre. Plus de 8.000 enfants âgés de moins de cinq ans ont été soignés à Gaza pour malnutrition aiguë, «dont 1.600 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère» et 28 sont morts, a révélé l’Organisation mondiale de la santé.

Par Le360 (avec AFP)
Le 13/06/2024 à 08h00