Des échanges de tirs et des combats ont commencé peu avant l’aube lundi dans l’enceinte et aux abords de l’hôpital Al Chifa dans la ville de Gaza, a appris l’AFP de sources concordantes. L’armée israélienne a annoncé mener une opération sur l’hôpital Al Chifa, dans la ville de Gaza, dans un communiqué publié lundi matin, tandis que des témoins sur place ont confirmé à l’AFP des bombardements, des tirs et des combats.
Le ministère de la Santé de Gaza a indiqué que «des dizaines de milliers» de personnes se trouvaient dans le complexe hospitalier. Un des bâtiments est en feu «suite à une frappe aérienne», a-t-il ajouté en déplorant «des dizaines de martyrs», certains corps ayant été amenés depuis les abords de l’hôpital, d’autres restés sur la chaussée, «personne ne pouvant les transporter à l’hôpital en raison de l’intensité des tirs».
Gaza’s Health Ministry has called on all international organisations to 'immediately stop this [Israeli] massacre against the sick, the wounded, the displaced, and the medical staff inside al-Shifa Hospital.'
— Al Jazeera English (@AJEnglish) March 18, 2024
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Sur place, des témoins ont confirmé à l’AFP «des opérations aériennes» sur le quartier d’al-Rimal où se trouve l’hôpital, le plus grand de la bande de Gaza, dans lequel seraient tombés des «éclats d’obus». Des habitants de ce quartier central de la ville de Gaza ont affirmé que «plus de 45 chars et véhicules blindés de transport de troupes israéliens» étaient entrés dans al-Rimal. Certains rapportent «des combats» autour de l’hôpital.
L’armée israélienne s’adresse par hauts-parleurs aux habitants en leur demandant de rester chez eux, alors que des «drones armés tirent sur les personnes dans les rues près de l’hôpital», selon des témoins sur place interrogés par l’AFP.
Accusations
L’armée israélienne était entrée dans cet hôpital le 15 novembre dernier, et depuis l’établissement ne fonctionne plus qu’a minima et avec une équipe extrêmement réduite. Après cette opération d’envergure, l’armée israélienne avait dit avoir trouvé «des munitions, des armes et des équipements militaires» du mouvement islamiste palestinien Hamas dans l’hôpital Al Chifa. Des accusations démenties par le Hamas, et qui n’ont jamais été étayées par des preuves formelles.
L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien a entraîné la mort de plus de 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes.
En représailles, Israël pilonne depuis plus de 4 mois la bande de Gaza, qu’il maintient sous blocus depuis 17 ans et sous un siège total depuis le début de la guerre. Les bombardements et les opération terrestres de l’armée israélienne ont tué plus de 31.645 Palestiniens, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, et fait près de 73.000 blessés, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.
En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 et où le Hamas n’est pas représenté, plus de 450 Palestiniens ont été tués par les soldats et les colons israéliens depuis le 7 octobre, et des centaines de personnes ont été «arrêtées» par les forces israéliennes.
La plupart des 1,7 million de déplacés de la guerre selon l’ONU ont trouvé refuge dans la ville de Rafah (sud) collée à la frontière fermée de l’Égypte et quotidiennement bombardée par l’armée israélienne.
Tout en réaffirmant sa détermination à lancer une offensive militaire terrestre à Rafah, Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a assuré dimanche qu’une telle opération ne se fera pas «en laissant la population enfermée sur place». La communauté internationale redoute la perspective d’un tel assaut. Washington, principal allié d’Israël, répète son opposition à toute offensive à Rafah qui mettrait en péril les civils qui y sont réfugiés.
«Que les bombes cessent»
Les Palestiniens «ont besoin que les bombes cessent», a déclaré quant à lui le Premier ministre irlandais Leo Varadkar, plaidant dimanche pour un cessez-le-feu à Gaza. Les habitants «ont désespérément besoin de nourriture, de médicaments et d’abris», a-t-il ajouté.
Israël contrôle l’entrée des aides terrestres à Gaza, qui restent très insuffisantes au regard des besoins immenses des 2,4 millions d’habitants, dont la grande majorité sont menacés de famine selon l’ONU. Selon l’ONG Oxfam, Israël empêche «délibérément» l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, qu’il s’agisse de nourriture ou d’équipements médicaux, en violation du droit humanitaire international.
Dans un rapport publié lundi, l’ONG dénonce des protocoles d’inspection de l’aide «injustement inefficaces» ou encore des «attaques contre des personnels humanitaires, des structures d’aide et des convois humanitaires».
Les pays médiateurs, États-Unis, Qatar et Égypte, tentent, de parvenir à une nouvelle trêve après celle d’une semaine fin novembre. Le chef des services de renseignement israélien David Barnea, le Premier ministre du Qatar Mohammed ben Abdelrahman Al-Thani et des responsables égyptiens devraient se rencontrer ce lundi à Doha, au Qatar, pour parler d’un éventuel accord de trêve à Gaza.
An Israeli delegation, headed by the Mossad chief, is due to visit Qatar for talks with Hamas that could go on for at least 2 weeks, according to an Israeli official quoted by the Reuters news agency.
— Al Jazeera English (@AJEnglish) March 18, 2024
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Le Hamas s’est dit prêt, dans une nouvelle proposition, à une trêve de six semaines, pendant laquelle 42 otages -femmes, enfants, personnes âgées et malades- seraient libérés en échange de 20 à 50 prisonniers palestiniens contre chaque otage relâché. Il réclame aussi «le retrait de l’armée des villes et zones peuplées», le «retour des déplacés» et l’entrée de 500 camions d’aide par jour à Gaza, selon un de ses cadres.