Le climat est extrêmement tendu à Reggane, ville de la région d'Adrar, sud-ouest algérien, au lendemain de l'intervention violente, mercredi 20 septembre, des forces anti-émeutes contre un rassemblement de jeunes manifestants sans emploi. Sous le titre "Des jeunes réclament des postes de travail: Emeutes à Reggane (Adrar)", le site d'information pro-gouvernemental, Algérie1, indique que les forces anti-émeutes "sont intervenues en fin d'après-midi pour disperser un rassemblement de jeunes devant l'agence locale de l'emploi, et ce après l'avoir fermée, réclamant des postes d'emploi".
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"Les forces antiémeute ont été contraintes d'utiliser du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants qui avaient dans la matinée fermé les locaux de l'agence locale de l'emploi", rapporte la même source.
Les revendications formulées par les jeunes manifestants se résumaient au départ du responsable de l'agence locale de l'ANEM, l'inspectrice du travail et le recrutement d'agents de sécurité sans condition de niveau scolaire et autres, ajoute la même source.
Il n'en a pas fallu plus pour que les forces de sécurité procèdent à des interpellations dans les rangs des manifestations, dont l'arrestation de certains d'entre eux a irrité les protestataires à la faveur d'échauffourrées qui ont fini par dégénérer en violents affrontements avec les forces anti-émeutes.
Face à cette situation, il a été procédé à l'usage de gourdins et de gaz lacrymogènes pour disperser les jeunes venus nombreux revendiquer leur droit à l'emploi.
Rien que ça? Reggane, connue pour sa chaleur torride pendant l'été (l'une des plus fortes au monde avec des températures supérieures à 50° C à l'ombre), est aussi l'une des régions les plus affectées par le cancer. C'est dans cette région que l'armée française réalisa en 1960 les premiers essais nucléaires.
Il en ressort que la population de Reggane pâtit à la fois des séquelles des essais nucléaires français et de l'incurie d'un régime algérien qui continue de livrer sa jeunesse en pâture au chômage (25%). Et ce n'est pas demain la veille que la situation se rétablira, l'Etat algérien, ou ce qu'il en reste, étant confronté actuellement à l'une des pires crises financières de son histoire.