Après la Kabylie, les émeutes s'étendent à l'ouest de l'Algérie

Serait-ce le début du "Printemps algérien"?

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Au troisième jour des émeutes enclenchées lundi à Bejaïa, d'autres wilayas, dont celle de Tiaret, à l'ouest du pays, s'associent à ce mouvement de colère qui prend les allures d'une révolte populaire contre l'incurie et la cherté de la vie en Algérie.

Le 04/01/2017 à 11h19

Les émeutes qui ont cours en Kabylie connaîtraient-elles un effet boule de neige? Après Béjaïa, wilaya kabyle située à 180 kilomètres de la capitale, et Alger qui fut elle aussi théâtre de violences et de pillages, dans la nuit de lundi 2 au mardi 3 janvier, notamment dans le quartier "Hay Chinois", où un ressortissant chinois a été violemment agressé, c'est au tour de Tairet, wilaya située à l'ouest du pays, de connaître de violents affrontements. Ils ont eut lieu dans la nuit de mardi 3 au mercredi 4 janvier.

"Les manifestations ne restent pas cantonnées à des villes de la Kabylie puisque des protestations ont éclaté à Tiaret, à l’ouest du pays", indique "Focus Algérie", dans son édition de ce mercredi 4 janvier.

"Tiaret a, effectivement, vécu une soirée très agitée. C’est à partir du quartier de Sonatiba que l’étincelle a jailli. Des centaines de manifestants en colère se sont rassemblés devant l’antenne de l’état civil pour manifester leur colère contre la loi de finances 2017", rapporte en effet Focus Algérie, citant de nombreuses sources locales.

"Dans d’autres quartiers gagnés par la colère, des habitants ont commencé à fermer l'une après l’autre les principales artères de la ville. Les émeutiers ont caillassé des voitures, bloqué la route et brûlé des pneus. Plus tard dans la soirée, les émeutes se sont étendues aux quatre coins de la ville, comme à Bouheni, Sonatiba, Oued Tolba, el-Graba, etc.", relève encore Focus Algérie.

Selon la même source, "des affrontements ont opposé les forces de l’ordre à des jeunes manifestants: bombes lacrymogènes d’un côté et jets de pierres de l’autre, odeurs de pneus et de bois brûlés, arrestations musclées, sirènes hurlantes, la ville de Tiaret a été secouée par une nuit de violences.

Revenant sur les émeutes à Béjaïa, point de départ de cette révolte, Focus Algérie constate que "les violences ne se sont pas calmées, notamment dans la wilaya de Béjaïa où des manifestations nocturnes ont été signalées à Akbou. Akbou où des émeutiers ont tenté de s’en prendre à la recette des impôts de la ville et à l’agence Sonelgaz. "Les affrontements ont duré jusqu’à 2 heures du matin de ce mercredi", relève la même source.

Et d'ajouter: "Des affrontements très violents ont également éclaté dans la soirée de mardi à mercredi à Seddouk (Béjaïa)". Les photos prises par des témoins occulaires et reprises par Focus Algérie témoignent de l'ampleur de cette révolte contre la pression fiscale et la cherté de la vie, qui semble partie pour ne plus s'arrêter.

Pour rappel, le ministre algérien de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, a tenté en vain de rassurer le peuple algérien quant à la volonté de l'"Etat" de ne pas entamer le pouvoir d'achat des citoyens, indiquant que le gouvernement avait réservé 10 milliards de dollars à titre de subventions des produits de première nécessité.

Par Ziad Alami
Le 04/01/2017 à 11h19