Un nouveau scandale politique vient d’éclater en Colombie. Le bureau du procureur de Colombie a annoncé hier vendredi avoir ouvert une enquête officielle sur les allégations de corruption concernant Nicolas Petro, le fils du président Gustavo Petro, l’accusant d’avoir reçu de l’argent de sources illégales.
L’organe judiciaire a entendu le témoignage de Day Vásquez, l’ex-épouse de Nicolas Petro, selon lequel il aurait reçu des fonds d’anciens trafiquants de drogue l’année dernière, utilisés pour financer pour la campagne présidentielle de son père.
«Un groupe de procureurs, d’enquêteurs et d’experts a été formé et s’est rendu à Barranquilla (capitale du département caribéen d’Atlántico). Il y a déjà entamé la première procédure avec la plaignante Day Vásquez, qui a publiquement fourni des informations sur le sujet», a souligné le Bureau du procureur dans un communiqué. Selon la même source, une évaluation des risques possibles pour l’ex-épouse du fils du président sont également en cours d’évaluation «pour appliquer les conditions de protection nécessaires».
Près de 125.000 dollars reçus pour financer la campagne de Gustavo Petro
Vásquez a assuré jeudi 2 mars, dans une interview à la publication locale Semana, que le trafiquant de drogue Samuel Santander Lopesierra, également connu en Colombie sous le surnom de «Monsieur Marlboro», a donné au fils de Petro, député à l’Assemblée (Parlement) départementale de l’Atlantique, «plus de 600 millions de pesos (environ 124.700 dollars, NDLR) pour financer la campagne électorale de son père».
«Cette somme n’a jamais été reversée aux fonds de la campagne, parce que le fils a gardé cet argent, en plus d’autres sommes, pour lui-même», à l’image des 200 millions de pesos (environ 41.500 dollars) reçus, d’après Day Vásquez, de l’homme d’affaires Alfonso «Turco» Hilsaca.
Les accusations ont été rendues publiques quelques heures après que le président Petro a publié une déclaration dans laquelle il demande au bureau du procureur d’enquêter sur son frère Juan Fernando et sur son fils Nicolás, dans une tentative de contenir l’onde de choc déclenchée par cette affaire qui ternit l’image de celui qui, lors de sa campagne électorale, a fait de la lutte anticorruption son principal cheval de bataille.
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De l’argent contre la « paix totale »
«En raison des informations qui circulent dans l’opinion publique sur mon frère Juan Fernando Petro Urrego et mon fils aîné Nicolás Petro Burgos, je demande au procureur général de la nation de mener toutes les enquêtes nécessaires et de déterminer les éventuelles responsabilités», a déclaré le président dans un communiqué.
Gustavo Petro, un ancien guérillero vigoureusement critiqué pour sa politique indulgente avec les groupes paramilitaires et les gangs du trafic de drogue, a fait référence à de prétendues réunions dans les prisons où, selon certaines versions, des personnes de son entourage se seraient fait passer pour des membres du gouvernement pour contacter des criminels et leur proposer de les inclure dans le programme d’amnistie de «paix totale» en échange d’argent, une accusation contre son frère mais à laquelle son fils n’avait jusqu’à présent pas été lié.
Dans sa déclaration jeudi 2 mars, Petro a rappelé que «le seul responsable ayant l’aval du gouvernement pour entrer en contact avec des organisations hors la loi dans le but de rechercher la paix est le Haut Commissaire pour la paix, Danilo Rueda». Le fils du président a assuré de son côté dans un communiqué que, contrairement à ce qu’affirme son ex-femme, il n’a eu aucun rapport avec «Monsieur Marlboro» ni avec «El Turco» Hilasca, des personnes qu’il affirme ne pas connaître.