Voici en résumé ce que l'on sait:
Peu avant 23H00 (21H00 GMT), la foule est massée sur la très touristique Promenade des Anglais pour les traditionnelles festivités du 14-Juillet. Le feu d'artifice vient de s'achever quand un camion blanc de 19 tonnes, loué quelques jours plus tôt dans la région, fonce dans la foule.
Il écrase sur une distance de deux kilomètres les personnes se trouvant sur son chemin, dont plusieurs enfants. "Il a changé de trajet au moins une fois. Il a clairement cherché à faire un maximum de victimes", a détaillé à l'AFP une source policière.
L'enquête devra déterminer comment le poids lourd a pu pénétrer sur la Promenade, fermée à la circulation et ultrasécurisée pour la fête nationale.
Le conducteur, qui a tué au moins 84 personnes et fait des dizaines de blessés, dont 18 toujours entre la vie et la mort vendredi matin, a tiré à plusieurs reprises avec un pistolet avant d'être abattu par la police.
La course meurtrière de son véhicule s'est arrêtée à proximité du Palais de la Méditerranée, un luxueux complexe hôtelier, pneus crevés, porte passager et pare-brise criblés de balles.
Une "grenade inopérante" et "des armes longues factices" ont été retrouvées à l'intérieur du véhicule, selon une source proche des enquêteurs.
Le chauffeur du camion a été "formellement identifié" par des sources policières comme le propriétaire de papiers d'identité retrouvés à l'intérieur du véhicule, au nom d'un Franco-Tunisien de 31 ans, domicilié à Nice.
Selon l'une de ces sources, l'homme n'était pas connu des services de renseignement pour radicalisation. Il était en revanche connu de la police pour des faits de droit commun, principalement des violences.
Le conducteur était seul à bord du véhicule. Reste à déterminer s'il a pu bénéficier de complicités dans la préparation des faits.
La présence d'armes factices dans le camion pose aussi des questions sur son profil.
Le président François Hollande a évoqué, quelques heures après les faits, "une attaque dont le caractère terroriste ne peut être nié".
Huit mois après les attentats les plus meurtriers jamais commis en France, qui ont fait 130 morts le 13 novembre à Paris et Saint-Denis, l'enquête devra déterminer si le tueur a agi seul ou sur commande. La tuerie n'a à ce stade pas été revendiquée, mais le choix du mode opératoire et de cette date hautement symbolique évoquent les consignes de groupes jihadistes comme Al-Qaïda ou l'organisation Etat islamique (EI).
Dans un message audio diffusé en 2014, le porte-parole officiel de l'EI Abou Mohammed Al-Adnani encourageait ceux qu'il nomme "les soldats du califat" à utiliser n'importe quelle arme disponible. A l'image du jihadiste Larossi Aballa, qui a assassiné avec un couteau le 13 juin un policier et sa compagne à leur domicile dans la région parisienne. "Si vous ne pouvez pas faire sauter une bombe ou tirer une balle", leur disait-il, "débrouillez-vous (...) renversez-les avec votre voiture".
Auditionné début mai devant des députés, le patron du renseignement intérieur français (DGSI) Patrick Calvar s'était inquiété d'"une nouvelle forme d'attaque" terroriste "dans des lieux où est rassemblée une foule importante, ce type d'action étant multiplié pour créer un climat de panique".
Le 11 juillet, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'était félicité que l'Euro-2016 de football se soit achevé sans incident majeur, mais avait souligné la persistance de "la menace terroriste" et appelé à la vigilance pour la période estivale. Le plan Vigipirate a été relevé au niveau "alerte attentat", l'échelon maximum, dans la région de Nice.