Ce dimanche 31 octobre, le contrat du Gazoduc Maghreb-Europe reliant l’Algérie à la péninsule ibérique, en passant par le Maroc, prend fin. Alors que le froid de la saison hivernale ne saurait tarder, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a affirme que l’arrêt de ce pipeline n’aura pas d’impact sur la disponibilité de cette ressource dans le pays et que l'approvisionnement en gaz naturel pour le chauffage est garanti.
Mais, selon le média espagnol OkDiario, les chiffres d'Enagás, 1er fournisseur en gaz de l’Espagne, et les données officielles sur l'évolution de la demande viennent infirmer ces récents propos de Pedro Sanchez.
Selon des données officielles, la demande de pointe pour l’hiver 2020-2021 était estimée à 1.621 GWh/jour. Pour l’hiver 2021-2022, celle-ci doit grimper dans une fourchette comprise entre 1.980 et 2.035 GWh/jour.
Cela signifie donc une augmentation comprise entre 22,1% et 25,5%, alors que, toujours selon les estimations officielles, l’arrêt du gazoduc Maghreb-Europe combiné au reste des baisses d'interconnexions, entraînera une décrue de 35% du gaz qui parviendra à l'Espagne cet hiver, via l’ensemble des gazoducs.
Malgré les annonces du chef du gouvernement espagnol, ces chiffres sèment le doute quant à la capacité de l’Algérie d’assurer la livraison du gaz via Medgaz, un gazoduc d’une capacité de 8 milliards de m3 par an contre 13,5 milliards de m3 pour le Gazoduc Maghreb-Europe.
Quant à la solution miracle prônée par le président Algérien de l'acheminement du gaz via des méthaniers, celle-ci pourrait bien s’avérer impossible, voire irréaliste, l’Algérie ne disposant que d’une flotte au modeste nombre de quatre de ces navires, qui sont en mesure de transporter du gaz naturel liquéfié (GNL).
Devant cet accablant constat, le média espagnol s’en est ouvertement pris à Pedro Sanchez, l’accusant de nier les dangers de ces promesses.
La pénurie de gaz, déjà un fait pour les fournisseurs fin septembre, s'ajoute aux problèmes d'approvisionnement en gaz vers l'Europe, notamment via le pipeline russe Nord Stream. Un rapport de Bank of America avertit d'ores et déjà, la capacité de stockage de gaz en Europe est actuellement de 15 points en dessous de la normale pour cette période de l'année.
Cette baisse combinée à l’augmentation prévue de la demande, provoquera une grande pression sur le système de production d’électricité au point de provoquer des coupures de courant, conclut l’article paru sur OkDiario.