Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, des représentants palestiniens et de hauts diplomates impliqués dans les efforts visant à mettre fin au conflit entre Israël et le Hamas figurent sur la liste des participants à cette réunion organisée sur deux jours dans la capitale Ryad.
Antony Blinken fera le déplacement à Ryad lundi pour «discuter des efforts en cours visant à parvenir à un cessez-le-feu à Gaza qui permette la libération des otages», a indiqué samedi le département d’Etat.
Il «mettra aussi l’accent sur l’importance de prévenir une extension» régionale de la guerre que mène Israël dans la bande de Gaza depuis les attaques du Hamas sur son sol le 7 octobre, selon un communiqué du porte-parole du département d’Etat Matthew Miller.
«Le monde marche aujourd’hui sur une corde raide, essayant de trouver un équilibre entre sécurité et prospérité», a affirmé samedi Faisal al-Ibrahim, le ministre saoudien de la Planification, lors d’une conférence de presse.
«Nous nous rencontrons à un moment où une erreur de jugement, une erreur de calcul ou une erreur de communication exacerberait davantage nos défis», a-t-il ajouté.
La guerre fait rage dans la bande de Gaza depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre en Israël qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes.
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Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.
En représailles, Israël a juré d’anéantir le mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive qui a fait plus de 34.000 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.
«Nouvelle dynamique»
«Il y a une sorte de nouvelle dynamique dans les discussions autour des otages, et (...) d’une sortie possible de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons à Gaza», a déclaré samedi le président du WEF, Borge Brende.
Israël ne sera pas représenté au sommet, et les négociations sur une trêve, menées à travers une médiation américaine, qatarie et égyptienne, se déroulent ailleurs, mais l’évènement sera «une occasion d’avoir des discussions structurées» avec «des acteurs clés», a-t-il souligné.
«Il y aura des discussions, bien sûr, sur la situation humanitaire à Gaza», ainsi que sur l’Iran, qui soutient le Hamas et le Hezbollah libanais.
L’événement «a toutes les chances de devenir une réunion très importante», a ajouté le président du WEF.
Le Hamas a dit samedi «étudier» une contre-proposition israélienne en vue d’une trêve dans les combats à Gaza associée à la libération d’otages, au lendemain de l’arrivée en Israël d’une délégation de médiateurs égyptiens pour tenter de relancer les négociations dans l’impasse.
Depuis le début de la guerre, l’Arabie saoudite travaille avec d’autres puissances régionales et mondiales pour tenter de mettre fin au conflit qui menace d’embraser la région, et de faire dérailler son ambitieux programme de réformes économique, appelé Vision 2030.
Projets saoudiens
La monarchie du Golfe, premier exportateur de pétrole au monde et poids lourd du monde arabe, mène également des discussions sur un éventuel accord de normalisation avec Israël, accompagné d’un renforcement de son partenariat de sécurité avec les États-Unis.
En septembre, le prince héritier et dirigeant de facto du royaume, Mohammed ben Salmane, s’était montré optimiste sur la possibilité d’un tel accord lors d’une interview accordée à Fox News, mais la guerre à Gaza a compliqué la situation, estiment les analystes.
En parallèle, le royaume conservateur, qui abrite deux des sites les plus saints de l’islam, cherche à attirer investisseurs et touristes, en essayant notamment d’améliorer son image. L’accueil d’événements internationaux comme la réunion du WEF est l’occasion pour lui de mettre en avant les progrès réalisés jusque-là, tant au niveau économique que social.
«Huit ans après le lancement de la Vision 2030, nous avons démontré notre volonté de montrer la voie vers un modèle de croissance transformatrice, innovante, inclusive et durable», a affirmé samedi Faisal al-Ibrahim.
Des questions subsistent toutefois quant à la faisabilité de ce programme et ses mégaprojets comme la mégapole futuriste NEOM.
En décembre, le ministre des Finances Mohammed al-Jadaan avait affirmé que le calendrier de certains projets majeurs serait repoussé au-delà de 2030, sans préciser lesquels.