Lors d'une présentation à Riyad, le président de l'Autorité générale du divertissement dans le royaume ultraconservateur, Ahmad ben Aqil al-Khatib, a précisé que cette somme serait investie sur dix ans et que l'argent viendrait à la fois de l'Etat et du secteur privé.
"Nous bâtissons déjà l'infrastructure" nécessaire et la construction d'un opéra fait partie de ces projets, a-t-il ajouté. Le comité de la culture saoudienne, un organisme officiel, a précisé dans un tweet que la maison d'opéra sera construite à Jeddah, grande ville de l'Ouest saoudien située en bordure de la mer Rouge.
Plus de 5.000 évènements culturels sont prévus cette année, a expliqué Ahmad ben Aqil al-Khatib. Derrière lui, un écran projetait les noms d'artistes ou groupes internationaux comme Andrea Bocelli, Maroon 5 ou encore le Cirque du Soleil. "Vous verrez un véritable changement d'ici 2020", a assuré le responsable saoudien, précisant que des centaines d'entreprises se positionnaient, notamment dans la construction.
Faisal Bafrat, autre responsable de l'Autorité du divertissement, a indiqué que le secteur avait déjà connu des développements exceptionnels en 2017 avec l'organisation de plus de 2.000 évènements culturels ayant impliqué 100.000 volontaires et quelque 150 petites et moyennes entreprises.
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L'Arabie saoudite a engagé de vastes réformes sous la houlette du prince héritier Mohammed ben Salmane, 32 ans, dans le cadre d'un plan appelé "Vision 2030" visant à diversifier l'économie encore trop dépendante du pétrole.
Les conséquences sont sociales et sociétales avec notamment une participation croissante des femmes à la vie publique et l'ouverture de ce royaume jusqu'ici fermé à la culture occidentale.
Des Saoudiens dépensent chaque année des milliards de dollars pour aller voir des films et visiter des parcs de loisirs dans les centres touristiques voisins de Dubaï ou Bahreïn, petit pays accessible par un pont. Jeudi, Ahmad ben Aqil al-Khatib a promis d'inverser la tendance: "Je suis allé à Bahreïn. Pour le pont, ça va aller dans l'autre sens".
L'objectif est de faire en sorte que les Saoudiens -la moitié de la population a moins de 25 ans- dépensent leur argent dans le royaume et cela s'inscrit dans une campagne plus vaste appelée "Ne voyagez pas" à l'étranger. De grands changements sont déjà perceptibles depuis la fin de l'année dernière, avec des concerts organisés pour le rappeur Nelly, le chanteur de raï Cheb Khaled et l'artiste libanaise Hiba Tawaji.
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Les autorités ont annoncé que les premières salles de cinéma rouvriraient en mars et que les femmes seraient autorisées à conduire à partir de juin.
Ces dernières font cependant encore l'objet de nombreuses restrictions, comme l'obligation de porter une abaya en public ou d'obtenir l'accord d'un tuteur masculin pour voyager ou faire des études. En septembre, la célébration de la fête nationale avait donné lieu à des danses dans les rues, parfois sur de la musique électronique, et, en janvier, les femmes avaient pu pour la première fois assister à un match de football dans un stade.
Les annonces de jeudi interviennent alors que l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, fait face depuis près de quatre ans à de sérieuses difficultés économiques. L'année 2014 a marqué un tournant avec la chute des prix du brut et le gouvernement saoudien présente depuis des budgets en déficit. Il a été contraint de puiser quelque 250 milliards de dollars dans ses réserves au cours des quatre dernières années.
Le 1er janvier, les autorités ont imposé un quasi-doublement des prix des carburants, une taxe à la valeur ajoutée (TVA) à 5% et une réduction de subventions gouvernementales, afin de dynamiser les revenus non pétroliers. Ces mesures d'austérité sont mal acceptées par certains Saoudiens, longtemps habitués aux avantages de l'Etat providence.
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Outre le secteur des divertissements, l'Arabie saoudite a annoncé de grands projets dans le domaine touristique, notamment un plan d'envergure consistant à transformer une cinquantaine d'îles de la mer Rouge en stations balnéaires de luxe. L'entrepreneur milliardaire britannique Richard Branson s'est montré disposé à y investir.
Le prince héritier Mohammed ben Salmane a été applaudi en Occident pour les réformes qu'il a engagées, mais des organisations de défense des droits de l'Homme se sont en même temps inquiétées de son "autoritarisme", qui s'est notamment manifesté fin 2017 par deux vagues d'arrestation.