«Lorsqu’une source m’a appelé pour m’annoncer la mort du Général Ahmed Gaïd Salah, elle a utilisé cette phrase: «Gaïd Salah a été assassiné ce matin d’une crise cardiaque par ses ennemis au sein de l’institution militaire». Le propos émane du journaliste-écrivain franco-algérien, Mohamed Sifaoui, directeur de la publication de "Contre Terrorisme", un magazine trimestriel spécialisé dans le terrorisme.
Tôt ce matin encore, cet éminent spécialiste des théories conspirationnistes avait même anticipé l’annonce (patibulaire) du mystérieux décès du désormais ex-vice-ministre de la Défense, en postant ce message sur son compte Twitter: "Je peux vous le confirmer: le Général de corps d’armée Ahmed Gaid Salah, chef d’état-major de l’armée algérienne, par ailleurs détenteur du pouvoir réel, est mort ce matin. L’annonce officielle sera faite en fin de matinée. Et la raison officielle invoquée: crise cardiaque» !!
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"Le président de la République, ministre de la Défense nationale, Chef suprême des Forces armées, M. Abdelmadjid Tebboune annonce, avec profonde affliction, le décès du moudjahid général de Corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, Chef d'Etat-major de l'Armée nationale populaire (ANP), survenu lundi 23 décembre 2019 à 6h00 du matin des suites d'un arrêt cardiaque en son domicile avant d'être transféré à l'Hôpital central de l'Armée de Aïn Naadja», confirmera ainsi plus tard l’APS, porte-voix du régime vert-kaki.
Fait très curieux, ce décès (providentiel!) intervient juste après la tenue de l'élection présidentielle (12 décembre) et l'investiture du nouveau président "élu", jeudi 12 décembre, marquée par la décoration du défunt Général de "la Médaille de l'Ordre national de mérite du rang Sadr", en reconnaissance des "loyaux services" rendus à la "Issaba" en orchestrant la répression des manifestations anti-régime et en imposant, envers et contre le Peuple algérien frère, une pseudo-élection présidentielle à laquelle personne n'a d'ailleurs cru!
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Des voix s’étaient toutefois manifestées avant même la tenue de la présidentielle du 12 décembre, pour avertir contre le scénario d’assassinat du désormais ex-puissant Général dont l'ubucité lui valut d'être farouchement haï de ses pairs. «Ahmed Gaïd Salah sera assassiné après les élections présidentielles et sera remplacé par le général Saïd Chengriha», avait en effet prédit, mi-novembre dernier, le célèbre opposant algérien anti-régime, Amir Boukhors, connu en Algérie sous le nom d'Amir DZ.
Autant de contre-arguments viennent ainsi jeter le doute sur la thèse de «l’arrêt cardiaque» avancée par le régime vert-kaki, via l’APS, pour justifier le décès de l’ex-homme fort d’Alger, qui comptait beaucoup d’ennemis au sein de l’état-major de l’armée, dont de haut galonnés restés fidèles à l’ancien ministre de la défense, Khaled Nezzar, et le général Mohamed Lamine Mediene, alias «Tewfik», ex-patron du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), qui croupit depuis mai dernier à la prison militaire de Blida, aux côtés de Saïd Bouteflika, dans le cadre de la purge opérée par feu Ahmed Gaïd Salah.