Maroc-France: La voix de la raison

Photo prise lors de la rencontre en février 2015 à l'Elysée entre le roi Mohammed VI et le président Hollande, scellant la réconciliation entre le Maroc et la France.

Photo prise lors de la rencontre en février 2015 à l'Elysée entre le roi Mohammed VI et le président Hollande, scellant la réconciliation entre le Maroc et la France. . Reuters

Le retour à la normalité des relations maroco-françaises est un camouflet aux jaloux des liens séculaires unissant les deux pays. Deux personnalités françaises s’expriment sur cette décrispation qui a permis de remettre les pendules à l'heure.

Le 14/03/2015 à 16h18

Le dégel des relations entre le royaume et l’Hexagone, après un froid diplomatique qui a duré presque une année, a été salué comme il se doit par une grande partie de l’opinion publique française. Dans une tribune publiée ce samedi 14 mars dans le huffingtonpost.fr, Ralph Boussier, avocat au Barreau de Paris, et Yves Repiquet, ancien bâtonnier et avocat au Barreau de Paris, mettent en exergue la dissipation d’une crise née d’un malencontreux événement. Les deux avocats chevronnés rappellent le soutien moral apporté par le Maroc à la France au lendemain des attentats contre l’hebdomadaire Charlie Hebdo, en janvier dernier. "Le Maroc avait présenté ses condoléances à la France, par son ministre des Affaires étrangères qui avait rencontré le président de la République française, comme le fait un ami à un autre ami", soulignent les auteurs de cette tribune intitulée «Un accord franco-marocain protecteur de nos libertés».

Maître Boussier et maître Repiquet estiment qu’il était temps de «dépasser cette crise qui , depuis un an , empêchait les deux pays de poursuivre leurs relations anciennes de confiance, de coopération et d’amitié». Et de rappeler, non sans une pointe d’amertume, l’origine de cette crise diplomatique due à la descente de policiers qui s'étaient rendus à la résidence de Chakib Benmoussa, ambassadeur du Maroc près de Paris, pour notifier à Abdellatif Hammouchi, directeur général de la DGST, une demande d'audition de la justice française. Une aberration que le Maroc ne pouvait laisser passer.

Aujourd’hui, alors que cette crise a été dépassée comme un simple nuage d’été, le rétablissement de la cooperation judiciaire entre les deux pays n’a pas fait que des heureux, particulièrement chez les semeurs de troubles et de zizanie. «Si ces donneurs de leçons n'avaient pas été aveuglés par l'amertume d'avoir manqué leur coup de tenter de transformer en poursuite judiciaire en France ce qui n'est que plaintes d'individus condamnés définitivement pour des délits de droit commun, ils auraient évité l'outrance des anathèmes», rétorquent Ralph Boussier et Yves Repiquet.

Des ONG décrédibiliséesAbdellatif Hammouchi a prouvé ses compétences, reconnues par de nombreux Etats, dont la France elle-même. Les auteurs de la tribune sur le huffingtonpost.fr louent les qualités de ce haut fonctionnaire qui sera fait officier de la Légion d'honneur le 14 juillet prochain, jour de fête nationale en France.

La rencontre, le 31 janvier dernier, entre les deux ministres de la Justice des deux pays, Mustapha Ramid et Christiane Taubira, est également une source de satisfaction. Cette rencontre a en effet scellé la réconciliation du Maroc avec la France. «Il était absolument nécessaire de permettre aux deux Etats d'être plus efficaces dans la poursuite des crimes et délits et de combattre conjointement l'impunité dont certains criminels ou délinquants pourraient bénéficier. La lutte contre le terrorisme et la torture sont des objectifs communs à la France et au Maroc», soulignent les auteurs. Et d’ajouter : «Ceux qui s'offusquent si bruyamment pourraient s'interroger sur leur responsabilité dans cette crise qui a nui à l'efficacité de la coopération contre le terrorisme et durablement fragilisé la crédibilité de certaines ONG», relèvent les deux avocats.

L’expertise du Maroc dans la lute contre le terrorisme, reconnue par tous, lui vaut un respect et une estime qui ne manquent pas d'être soulignés par ces personnalités françaises qui indiquent que, concernant les Droits de l’homme, le royaume «figure parmi les pays les plus avancés dans ce domaine».

Par Abdelkader El-Aine
Le 14/03/2015 à 16h18