France. Voici le dangereux profil de la jeune femme qui fomentait des attentats mis en échec grâce à la DGST marocaine

Grâce à des renseignements fournis par la DGST, les policiers du Raid sont intervenus dans la nuit du 3 au 4 avril dans un appartement de Béziers et ont arrêté Leila B.

Grâce à des renseignements fournis par la DGST, les policiers du Raid sont intervenus dans la nuit du 3 au 4 avril dans un appartement de Béziers et ont arrêté Leila B. . DR

Des extraits du journal intime de l'accusée, Leila B. dépeignent une jeune femme qui ourdissait des plans macabres, prête à toutes les horreurs au nom de Daech. Au final, bien des drames évités grâce aux précieux renseignements fournis par les services marocains, même si les autorités françaises ne le reconnaissent que du bout des lèvres...

Le 18/04/2021 à 11h38

Son arrestation a eu lieu à Béziers (France) dans la nuit du 3 au 4 avril 2021. Leila B. n’a que 18 ans, mais avait consigné dans son journal intime ce qu'elle planifiait de macabre, au nom de sa grande fascination pour Daech, ainsi que sa disposition à passer à l’acte. Voire, aux actes. En ligne de mire: un attentat à la bombe contre des personnes de confession chrétienne dans une église, et pas seulement cela. 

S'il n'y avait pas eu les précieux renseignements livrés par les services marocains de la Direction générale de surveillance du territoire national (DGST) à leurs homologues français, le pire aurait pu se produire. Un véritable drame, en préparation, a donc été évité de justesse, le plan terroriste ayant été dans sa phase d’exécution. Pourtant, les autorités françaises ont reconnu seulement du bout des lèvres que c'est grâce à la partie marocaine qu'une bombe a été (littéralement) désamorcée.

Il a fallu attendre le 8 avril dernier, soit cinq jours après l'arrestation de Leila B., pour que la France remercie officiellement le Maroc, en la personne du ministre des affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, qui l'a fait au cours d'un entretien téléphonique avec son homologue Nasser Bourita.

Dans la chambre de Leila B., tous les ingrédients nécessaires à la fabrication de bombes artisanales étaient réunis (de l'acide sulfurique, de l'acétone, de l'alcool à brûler, des fils électriques). 

Les révélations faites ce week-end sur le profil de la terroriste présumée ne font que conforter les soupçons qu'avait le Maroc sur le caractère hautement dangereux de la concernée. Une véritable vocation terroriste, trahie par le journal intime de Leila B., dont des extraits ont été publiés hier, samedi 17 avril, par le quotidien Le Parisien, relayé depuis par plusieurs supports. Conclusion: Leila B. voue un véritable culte à Daech et à ses méthodes sanguinaires. Les bourreaux de l'Etat islamique tenant une tête décapitée y sont d'ailleurs fièrement affichés, au même titre que des extraits du Coran relatif au Jihad (forcément dévoyés), des guides de fabrication d’explosifs et des dessins d’armes en tous genres. La jeune femme écrivait, toujours dans ce même journal intime, qu'elle visitait des sites ultra-violents et disait toute sa fascination pour les vidéos d'exécutions. Des photos du World Trade Center en feu et du professeur Samuel Paty mutilé, accrochés dans sa chambre, complètent cette ambiance morbide.

«Les chrétiens, je vais tuer. Couper des têtes»Plus que des penchants et autres aspirations, c’est un véritable plan d’attaque terroriste que Leila B. avait consigné noir sur blanc dans son journal intime. «Il est 12h11, je viens de me réveiller et j'ai plein de trucs à faire. Je dois aller acheter une tenue, de l'eau oxygénée, un récipient en verre […] Bientôt tout sera fini, bientôt je me vengerai. A partir de maintenant, personne ne pourra m'arrêter...», peut-on ainsi lire dans des extraits relayés par Le Figaro. «Les chrétiens, je vais tuer. Couper des têtes. Je vais tuer les gens de l'église, oui Montpellier en France», précisait-elle dans des conversations en ligne.

Autre cible, une autre église, celle de son quartier, dont elle a «méticuleusement» dessiné un plan, noté les horaires d'ouverture et les zones d'affluence dans son journal. Il y a aussi son lycée: «le jour J [....] je vais buter un de mes voisins puis décider si je bute 3 autres voisins. […] Après je vais au lycée et je commence le massacre. Je vais faire sauter, détruire des trucs, buter tous les gens sur mon chemin»... C’est dire les dégâts et autres crimes que la jeune femme, recluse et en abandon scolaire, était prête à perpétrer, si elle n’avait pas été arrêtée à temps.

Il est à cet égard utile de rappeler que ce n'est pas la première fois que le Maroc prête main forte à la France en matière de lutte contre le terrorisme. Le 18 novembre 2015, ce fut grâce à des renseignements émanant de la DGST que Abdelhamid Abaaoud, organisateur et parmi les principaux auteurs des attentats du 15 novembre 2015 à Paris, avait été neutralisé.

Par Tarik Qattab
Le 18/04/2021 à 11h38