C’est dans les colonnes même du journal qui a alimenté, l’été dernier, le feuilleton sensationniste de l’espionnage du téléphone d’Emmanuel Macron par les services de renseignements marocains que le démenti le plus formel est tombé ce lundi 27 décembre 2021. Dans un entretien accordé au Monde, le chef de la diplomatie israélienne, Yaïr Lapid, a démenti formellement l’espionnage du téléphone du président français par le logiciel Pegasus.
Interrogé sur l’implication du renseignement marocain dans un éventuel «piratage» du téléphone du président Emmanuel Macron, à l’aide du logiciel espion israélien, la réponse de Yaïr Lapid a été en effet claire et limpide. «NSO est une compagnie privée, mais nous avons fait de notre mieux pour découvrir ce qu’il s’est passé, et autant qu’il soit possible de le dire, personne n’a écouté le téléphone du Président», a lancé le ministre israélien. Ces propos éclairent à la fois sur le fait que les autorités israéliennes ont enquêté sur la prétendue pénétration du téléphone du président français Macron et sur le fait qu’il s’agit d’une fake news.
«Le président Macron est un leader inspirant, un vrai ami d’Israël, mais aussi l’un de mes amis personnels. Il est l’un des leaders européens les plus engagés et les plus fermes face à l’antisémitisme. Nous n’aurions jamais fait quoique ce soit qui puisse lui nuire», a-t-il ajouté.
A la question de savoir si la firme NSO a révoqué la licence des autorités marocaines, Yaïr Lapid a indiqué que «cette licence est très stricte», affirmant avoir exposé tout le matériel aux autorités françaises. «Nous nous sommes assurés que chacun comprenne la différence entre une compagnie privée et une compagnie gouvernementale. Ce n’est pas une affaire entre gouvernements», poursuit-il.
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Pour rappel, une enquête publiée le 18 juillet dernier dans 17 médias internationaux a prétendu que le Maroc aurait utilisé un logiciel-espion, du nom de Pegasus, mis au point par la société israélienne NSO, pour viser des journalistes, des patrons de presse et des personnalités politiques françaises, dont Emmanuel Macron.
Le 22 juillet dernier, la Maroc a décidé d'attaquer en diffamation Amnesty International et Forbidden Stories devant le tribunal correctionnel de Paris.
«L'Etat marocain entend immédiatement saisir la justice française car il souhaite que toute la lumière soit faite sur les allégations mensongères de ces deux organisations qui avancent des éléments sans la moindre preuve concrète et démontrée», avait alors expliqué Me Olivier Baratelli, avocat mandaté par le Royaume pour l’affaire Pegasus.
Dix jours plus tard, ces deux associations n'avaient pas réussi à produire la moindre preuve, en appui aux accusations qui avaient pu être proférées à l’encontre du Maroc.
«Le Maroc a des détracteurs sur la scène internationale. Le Maroc est leader dans la lutte internationale contre le terrorisme, est un ami depuis toujours de la France et a beaucoup aidé à déjouer des attentats sur le territoire français. Ça peut déplaire à certains. C’est ce que nous allons demander à la justice française d’éclairer et de savoir qui pourrait être derrière cette manipulation», avait souligné Me Olivier Baratelli lors d’une interview accordée à la chaîne tout-info CNews.