En 2007 déjà, Jamel Debbouze candidatait pour la première fois à la reprise du restaurant «Le Zyriab», situé au 9ème étage de l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris, alors sous la présidence de Dominique Baudis. Une tentative soldée par un échec. Puis, rebelote en 2015. L’humoriste, producteur et comédien répond à un second appel d’offres de l’IMA, désormais dirigé par Jack Lang, lequel souhaite mettre en avant une offre de restauration marocaine afin de remplacer la cuisine libanaise proposée au Zyriab par le traiteur Noura, qui occupe les lieux depuis plusieurs années et avec lequel l’IMA a décidé de rompre son contrat pour faute grave.
Mais la nouvelle tentative de Jamel Debbouze se solde par un échec, car ce n’est qu’au bout de onze ans de procédures judiciaires que le groupe Noura sera évincé des lieux. Le Zyriab passera finalement entre les mains, en 2018, du chef étoilé Guy Martin, pour fermer ses portes un an plus tard. L’histoire du Zyriab est donc loin d’être un long fleuve tranquille…
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Mais qu’à cela ne tienne, la troisième tentative de Jamel Debbouze aura finalement été la bonne. C’est cette fois-ci en tant qu’associé du groupe Paris Society (ex Noctis), présidé par Laurent de Gourcuff, et propriété du groupe Accor, qu’il parvient à concrétiser ce projet.
Si Jamel Debbouze n’a pas d’expérience en la matière, bien qu’il soit un «habitué des soirées du guide Fooding», comme le précise Le Figaro dans un article consacré à ce lancement, Laurent de Gourcuff, lui, est considéré comme «l’un des rois de la nuit parisienne» et compte à son actif le lancement d’une cinquantaine d’établissements mondains à Paris, Ramatuelle et Megève, parmi lesquels l’hebdomadaire français cite «Girafe», «Piaf», «Monsieur Bleu», «Mun», «Bonnie», «Coco»… La rencontre entre les deux hommes a lieu en 2018 et de prime abord, Jamel Debbouze expose à Laurent de Gourcuff son désir d’ouvrir un restaurant, tout en y impliquant sa mère dont il vante les mérites de sa cuisine. Le patron de Paris Society n’est pas insensible à l’idée et promet de le rappeler dès qu’il aura trouvé l’endroit idéal.
Chose faite désormais, avec l’ouverture au printemps prochain de Dar Mima. Pour Jamel Debbouze, le lancement de ce restaurant est un rêve qui se réalise. «Après avoir offert à ma mère la possibilité d’arrêter de travailler, un restaurant était le meilleur des cadeaux que je pouvais lui faire, ainsi qu’à mes amis! Ma mère a toujours voulu partager à travers la cuisine, c’est son moyen d’expression», confie-t-il au Figaro.
De son côté, Laurent de Gourcuff partage le même enthousiasme que son associé et ami car, précise-t-il à son égard, «il y a une vraie relation amicale entre Jamel et moi, nos familles sont proches». A ses yeux, Dar Mima n’est donc pas «que du storytelling», et s’agissant de Fatima Debbouze, ajoute-t-il, celle-ci «joue un vrai rôle dans cette aventure. Son intervention est très importante, quitte à ce qu’elle éclipse le reste: le lieu, Jamel, Paris Society… C’est elle qui va incarner la maison.»
Fatima Debbouze a en effet participé, apprend-on, à l’élaboration de la carte de l’établissement avec Lahcen Hafid, chef au Ritz, qui intervient à Dar Mima en tant que consultant. «Elle ne dort plus beaucoup depuis qu’on a lancé le projet. Avec Lahcen, ils sont devenus meilleurs amis d’enfance! Malgré son expérience au Ritz, il ne se vexait pas quand elle lui disait que ce n’était pas bon. Lors du deuxième testing, elle est arrivée avec douze sacs plastiques pleins d’épices colorées qu’elle avait rapportées du Maroc», confie Jamel Debbouze.
La mère du comédien, qui vit entre Marrakech et Paris, sera, dit-on, souvent sur place, en cuisine, où elle donnera des orientations et proposera des plats authentiques. Côté cuisine, Dar Mima, qui compte 115 couverts en intérieur et 230 en terrasse, mettra à l’honneur le zaâlouk, la pastilla de poulet, la méchouia, les briouates, les tajines, le couscous, et les autres pâtisseries marocaines, mais aussi une sélection de plats méditerranéens tels que le houmous et le taboulé libanais ou encore le tzatziki grec.
La vaisselle est elle aussi un hommage au patrimoine marocain avec des assiettes dépareillées fabriquées sur mesure par la maison Bernardaud à partir de dessins de Cordelia de Castellane, inspirés par les contes que Fatima racontaient à Jamel quand il était enfant.
Conçu comme un véritable écrin au savoir-faire marocain tant culinaire qu’artisanal, Dar Mima affiche une profusion de marbres, zelliges et marqueteries, savamment combinés à un mobilier aux couleurs du désert. L’architecte Laura Gonzalez a ainsi repensé l’endroit comme une adresse chic et chaleureuse sans être guindée, avec une ambiance tamisée et animée le soir venu par DJ, chanteurs et musiciens. Sans oublier, une vue imprenable sur les toits, la Seine, la cathédrale Notre-Dame de Paris, entre autres monuments de la capitale.
Ce nouveau projet de Jamel Debbouze qui met en vedette sa mère n’est pas sans rappeler celui de Gad Elmaleh, dont la mère, Régine, a été placée à la tête de Walida, un concept de dark kitchen spécialisé dans le couscous, en l’occurrence celui de Régine.
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Une entreprise incarnée ainsi par la mère de Gad Elmaleh et fondée en collaboration avec Benoît Clément, entrepreneur bien connu du monde de la restauration en France.
Depuis la Coupe du monde au Qatar à l’occasion de laquelle les Lions de l’Atlas ont célébré leurs mères, les mamans marocaines occupent indéniablement le devant de la scène...
Dar Mima. Institut du monde arabe. 1, rue des Fossés-Saint-Bernard (Paris 5e). Tél.: 01 85 14 79 29. Tous les jours sauf lundi, jusqu’à 2 heures. Carte: 50-100 €.