En pleine sécheresse, les expéditions d’huile d’olive se maintiennent en 2024. En témoignent les chiffres de l’Office des changes. De janvier à juin 2024, les exportations d’huile d’olive brute et raffinée ont atteint 8.498 tonnes, contre 4.859 tonnes durant la même période de 2023, indique le quotidien L’Economiste dans son édition du mercredi 18 septembre.
Pendant ce temps, les prix se sont envolés cette année, et continuent leur trend haussier au niveau du marché domestique. Les exportations aussi, en volume et en valeurs. Durant les 6 premiers mois de cette année, les expéditions d’huile d’olive ont atteint 634 millions de dirhams, contre 216 millions de dirhams, selon l’Office des changes.
«Or, un arrêté du ministère du Commerce, publié dans le Bulletin officiel (BO) en octobre 2023, a défini de nouvelles restrictions quantitatives à l’export. Une mesure qui devait en principe limiter les expéditions, assurer l’approvisionnement régulier du marché local et faire baisser le prix. Ainsi, une licence d’exportation préalable est exigée pour toute expédition de ce produit. Et ce, jusqu’au 31 décembre 2024», lit-on. Cette décision a été prise suite à la demande des professionnels du secteur représenté par l’Interprolive.
Interrogé par L’Economiste, Rachid Benali, président de l’Interprolive, a indiqué qu’une partie de l’huile d’olive sortie du pays cette année était une huile ayant un niveau d’acidité très élevé, et donc non destinée à la consommation directe mais à l’industrie. Et d’ajouter qu’«il y a eu également l’exportation d’une huile d’olives qui n’est pas demandée sur le marché national». Selon Benali, il s’agit de «l’huile extra vierge conditionnée, que les Marocains n’apprécient pas».
Le président de l’Interprolive, également président de la Comader (Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural), précise en outre que le volume exporté n’est pas très significatif. Autre raison avancée par Benali, la volonté des professionnels de ne pas perdre leurs parts de marché au niveau international, et de maintenir leur présence à l’étranger. Pour lui, c’est grâce à l’export que les professionnels ont pu tenir et «ce ne sont pas les 10.000 tonnes d’huile d’olive qui vont changer le prix au Maroc». Également cité par L’Economiste, Morocco Foodex, établissement public de contrôle et de coordination des exportations, dit partager l’avis de la Comader.