C’est l’une des activités qui attire peu de lumières: les bureaux de change manuel. Et pourtant, les professionnels et responsables des sociétés de change jouent un rôle important dans la collecte des devises.
Aujourd’hui, ils se considèrent comme les grands oubliés de la crise sanitaire. En ces temps de doute, cette activité est presque à l’agonie.
A Marrakech, l’absence des touristes et la fermeture des frontières ont porté un coup dur aux établissements. Sur les 34 bureaux de change que compte la ville Ocre, 7 seulement sont toujours ouverts, mais désertés. Dans les autres villes de la région, tous les points de vente sont fermés depuis mi-mars 2020.
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"Nous avons beaucoup souffert. Il n’y a pas de touristes, quasiment pas de MRE et les Marocains ne sont pas autorisés à voyager à l’étranger, donc nous n’avons plus de sources de revenus, même pour couvrir les charges, comme le loyer, les salariés, l’eau, l’électricité et internet", nous dit Mohamed, salarié au sein d’une société de change à Marrakech.
Face à ces difficultés, des lettres ont d’ailleurs été adressées à plusieurs organismes pour alerter sur la situation actuelle de l’activité. Une grève a également été observée début mars dernier, suite à un appel de la Fédération nationale des associations régionales des bureaux de change (FNAR).
"Nous avons saisi plusieurs responsables, dont le chef du gouvernement, le wali de Bank Al-Maghrib, le directeur de l'Office des changes ou encore plusieurs ministères pour demander à ce qu’on nous autorise à élargir notre champ d’activité dans le but de compenser les pertes cumulées, mais nous n’avons reçu aucune réponse favorable", précise Afif Boudlal, gérant d’un bureau de change à Essaouira.
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En effet, les cambistes veulent traiter, en plus des changes, des opérations de paiements, de transfert d’argent ou encore de vente de produits d’assurance. Pour l’instant, ils restent dans l’attente puisqu'ils n'ont toujours reçu de "feu vert".
Aujourd’hui, les rares établissements encore ouverts ne réalisent que 5% de leur chiffre d’affaires habituel. Certains ont dû changer d’activité. D’autres sont en train de vendre leurs agréments.