Les transporteurs ont eu gain de cause. Leur appel pour une nouvelle aide face à la hausse des prix à la pompe n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Le ministère du Transport et de la Logistique a annoncé le lancement, à compter du 8 septembre, de l’opération d’inscription pour l’obtention du soutien exceptionnel supplémentaire destiné aux professionnels du transport routier. Pour bénéficier de cette nouvelle tranche d’aide, les professionnels doivent s’inscrire sur la plateforme dédiée, précise le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du jeudi 31 août.
«Cette aide est une véritable aubaine pour les bénéficiaires. Celle-ci intervient dans un contexte particulier marqué par une hausse des prix du carburant au Maroc. En effet, le mois d’août a été particulièrement chaud pour les automobilistes. En l’espace de 15 jours seulement, les prix à la pompe ont connu quatre révisions successives», lit-on.
Le prix du gasoil a augmenté d’environ 75 centimes/litre, tandis que l’essence a augmenté d’à peu près 50 centimes/litre. Nul besoin de rappeler que chaque nouvelle majoration constitue un risque de plus de travail à perte et donc un effondrement de la trésorerie des professionnels. En effet, le carburant représente un poste de dépense important. C’est ce qui expliquerait sans doute l’appui financier du gouvernement qui, dans ce contexte, vise à éviter une augmentation des prix du transport à l’intérieur des villes et entre les villes, notamment pour les taxis et le transport de marchandises destinées à la consommation. Rappelons qu’en 2022, au total, huit subventions exceptionnelles ont été octroyées aux professionnels du transport. Ce qui a coûté pas moins de 5 milliards de dirhams.
Dans la foulée, alors qu’une troisième tranche vient d’être annoncée pour l’année 2023, des voix s’élèvent pour s’interroger sur cette aide qui tend à s’inscrire dans la durée. «Allons-nous recourir à une aide aux professionnels à chaque fois qu’il y a une hausse du prix à la pompe?», s’interroge l’expert international, Khalid Benali.
«Qui du transporteur ou du chauffeur reçoit vraiment cette subvention étatique», insiste l’économiste pour qui, avant d’allouer une nouvelle subvention, l’Exécutif devrait faire un bilan détaillé de l’impact de cette allocation. Car, selon lui, l’objectif de cet appui reste encore flou dans la mesure où «on ne sait si c’est pour maintenir les prix ou amortir l’impact de la hausse des prix». Dans tous les cas, rien ne permet de démontrer que l’aide accordée aux professionnels a un réel impact sur le budget des ménages.