Ayant fait de la préservation des ressources hydriques un pilier majeur de sa stratégie de développement industriel, le Groupe OCP a lancé le «programme eau» qui vise l’abandon de l’utilisation des eaux souterraines et des barrages dans les activités de lavage et de valorisation du phosphate et dérivés. Ainsi, dès 2009, le groupe a mis en place près de son site à Khouribga une station de traitement et d’épuration des eaux usées (STEP).
Mise en service en 2010, la STEP de Khouribga produit annuellement 5 millions de m3 d’eau à partir des eaux usées de la ville et est dimensionnée pour traiter une quantité évaluée à 222.600 équivalent-habitants. Ainsi, ce projet pionnier permet de satisfaire l’intégralité des besoins en eau de la laverie Mrah Lahrech, l'une des premières au monde à utiliser des eaux usées épurées dans la valorisation du phosphate.
Outre sa capacité de production, la STEP de Khouribga se caractérise par son procédé d’épuration biologique qui consiste en l’élimination de la pollution carbonée via trois files de traitement, à savoir l'eau, la boue et le gaz, précise Abdelali Houbbadi, responsable de l’entité Eau, électricité et télécom du Groupe OCP à Khouribga.
D’après le responsable, les eaux usées collectées sont traitées en trois étapes. Le prétraitement comprend un dégrillage grossier et un dégrillage fin pour éliminer les grosses particules, en plus d’un dessablage-déshuilage.
Ensuite, l’eau prétraitée rejoint les bassins biologiques, où la pollution carbonatée et organique est dégradée grâce à des micro-organismes, avant de passer par des clarificateurs qui permettent de séparer l’eau traitée de la boue. Enfin, la désinfection et le stockage de l’eau viennent en bout de chaîne.
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Alors que l’eau traitée et stockée est refoulée vers la laverie de Mrah Lahrech pour être réutilisée dans le lavage du phosphate, la boue est également revalorisée pour des usages agricoles. «La boue soutirée subit un épaississement statique, puis elle est envoyée vers le digesteur, où elle sera métabolisée grâce à des bactéries», ajoute Houbbadi.
Le gaz généré lors de cette étape est à son tour collecté et traité dans une unité de désulfuration. Il est par la suite reconduit vers un cogénérateur pour la production d’électricité. La file de traitement du gaz permet de couvrir entre 20% et 30% des besoins de la STEP, souligne le responsable.
Il convient de noter que la STEP de Khouribga verra sa capacité de production doubler d'ici juin 2023. En effet, les travaux d’extension ont démarré en juin 2022, pour porter sa capacité de production à 10 millions de m3. L’extension de la STEP de Khouribga, dont la réalisation enregistre actuellement un taux d’avancement global de 26%, s’accompagnera par une technologie avancée, avec l’ajout d’un traitement tertiaire, à savoir le traitement par filtre à sable et la désinfection par UV.