La décision a été prise par les autorités du canal de Suez en Égypte. Depuis le début de l’année, les droits de passage par le canal de Suez ont connu une nouvelle hausse de 15%. «Une dépense supplémentaire que les armateurs semblent ne pas du tout vouloir supporter», indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du mercredi 1er février. Solution: contourner les trafics à destination de l’Amérique du Sud.
Cité par le quotidien, l’expert en droit maritime Najib Cherfaoui confirme: «Depuis décembre dernier, au moins 40 contournements ont été effectués par des navires de «The Alliance», dont sont membres Hapag-Lloyd, ONE (Japon), HMM (Corée du sud) et Yang Ming (Taiwan). En 2020, CMA CGM a fait de même dans le contexte de la pandémie de l’époque». Les nouvelles hausses décidées par les autorités égyptiennes ont pour objectif de soutenir les caisses de l’État égyptien, durablement affectées par la crise économique. Au risque d’être contre-productives.
Si les nouvelles routes de contournement du canal de Suez sont durablement adoptées par les armateurs, risquent-elles d’impacter le port de Tanger Med, qui joue le rôle de port pivot entre les trafics de l’Asie et d’Amérique du Sud?
Concrètement, la situation est maîtrisée et sous contrôle des grands armements. «Et, il n’y a donc aucune inquiétude sur le front maritime de l’Est», tempère toutefois le professeur Najib Cherfaoui. «Il faut bien garder à l’esprit que le canal de Suez ne concentre que 10% du commerce maritime international. Ensuite, l’ensemble du transbordement de la Méditerranée ne dépend que pour moitié des passages par Suez. Autrement dit, 50% du transbordement en mer Méditerranée est effectué par des navires qui n’empruntent pas le canal de Suez», explique-t-il. Le Maroc anticipe cela notamment avec le projet port de Dakhla Atlantique, idéalement situé pour accueillir parfaitement le trafic passant par le cap de Bonne-Espérance.