Fait rarissime, l’Etat renonce à ses rentrées fiscales auprès des hôteliers. C’est ce qui ressort d'un article publié, dans son édition du lundi 24 août, par L’économiste qui indique, en effet, que les ministères des Finances et du Tourisme ont pris tout le monde de court en accordant une amnistie sur la Taxe de Promotion Touristique (TPT) aux opérateurs hôteliers. Il s’agit d’une taxe par personne et par nuit, prélevée selon un barème bien défini, en fonction de l’établissement.
La mesure a été décrétée dans le cadre du contrat-programme 2020-2022 pour le soutien et la relance du secteur touristique. Elle fait partie d’une série de mesures de relance ayant pour objectif affiché de renouer avec les performances de 2019, tout en assurant a minima 80% des emplois.
En effet, l’annulation de la TPT concerne l’exercice 2020 et les années précédentes, précise le plan de relance paraphé le 6 août dernier. Le texte prévoit également, au niveau fiscal, la mise en place d'un accord global pour les traitements des passifs fiscaux des opérateurs touristiques, ainsi que la «refonte, la simplification et l'amélioration du dispositif fiscal global lié au secteur du tourisme, en concertation avec les parties concernées».
Le journal rapporte que cette offrande fiscale a été plutôt mal perçue par les acteurs qui sont à jour avec la DGI. Pour eux, accorder une amnistie au titre de l’exercice 2020 coule de source. Mais cette amnistie devient totalement infondée quand elle s'applique aux années qui ont été favorables au secteur du tourisme. «D’autant plus que cette taxe est directement imputée au client dans sa note des 'extra' au check-out», ajoute le quotidien.
A vrai dire, cette faveur accordée aux opérateurs est révélatrice de la difficulté que trouve aujourd'hui l’administration à collecter les impôts. A en croire le journal, «la grâce arrange aussi bien ceux qui ne s’acquittent pas d’une taxe pourtant perçue du touriste que l’ONMT qui n’arrive pas à la récolter».
Rappelons que l’amnistie s’inscrit dans le cadre du contrat-programme visant à positionner, in fine, la destination Maroc au lendemain de la crise sanitaire, en tenant compte des nouvelles réalités du marché. Cette dynamique de relance mise en place par la tutelle entend préserver, à court terme, le tissu économique et l’emploi. La tutelle prévoit ainsi une batterie de mesures pour accélérer la phase de redémarrage et, à terme, poser les jalons d’une transformation durable du secteur.