Tourisme balnéaire: le scénario catastrophe de la Banque mondiale

Le littoral marocain, où se concentrent quelque 80% des industries du pays, et qui contribue à près de 60% au produit intérieur brut (PIB) national, est particulièrement menacé par les effets du changement climatique.

Revue de presseLa forte vulnérabilité du Maroc face aux changements climatiques extrêmes expose la filière du tourisme côtier, d’ici à 2035, à un risque important de perte d’emplois, de l’ordre de 14 à 32%. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 02/10/2024 à 20h30

Une récente étude réalisée par la Banque mondiale, et consacrée aux conséquences d’un recul du nombre de touristes, dû au changement climatique, sur l’emploi dans le tourisme côtier marocain, évalue la baisse des revenus provenant de l’hébergement, de la restauration, du transport, de l’achat de souvenirs et de biens de consommation courante. C’est ce que rapporte le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du jeudi 3 octobre.

Le risque est réel en raison de la fréquence et de l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les vagues de chaleur, les sécheresses et l’érosion côtière. «Le littoral marocain, où se concentrent quelque 80% des industries du pays et qui contribue à près de 60% au produit intérieur brut (PIB) national, est particulièrement menacé par les effets du changement climatique», lit-on.

Entre 1984 et 2016, l’érosion côtière a atteint en moyenne 14 centimètres (cm) par an sur la côte méditerranéenne du pays et 12 cm par an sur la côte atlantique, soit environ le double de la moyenne mondiale. Le constat est le même pour les températures qui augmentent de 0,2°C par décennie en moyenne depuis les années 1960, soit le double de la moyenne mondiale (+0,1°C).

Selon les estimations, les arrivées de touristes reculeraient de 8 à 18% en raison du changement climatique. De ce fait, la filière du tourisme côtier est exposée à une perte massive d’emplois d’ici à 2035. «Dans le détail, les hôtels et les restaurants pourraient enregistrer des pertes d’emplois de l’ordre de 14 à 32% comparativement au scénario de référence. D’autres sous-secteurs, tels que les arts et les services de divertissement, ainsi que les transports et autres services, seraient également touchés par la réduction des dépenses touristiques», lit-on encore.

Des études ont montré que, d’ici 2030, du fait du changement climatique, la région méditerranéenne pourrait être trop chaude pour le tourisme: les touristes sont près de 70% à déclarer qu’ils choisiront une autre destination si les températures deviennent inconfortables.

Dans son étude, la Banque mondiale propose un ensemble de recommandations susceptibles d’aider le gouvernement marocain à mettre en œuvre sa feuille de route stratégique du secteur du tourisme 2023-2026.

Les autorités marocaines ont déjà commencé à prendre des mesures en soutenant la transformation des petites entreprises du tourisme côtier dans le cadre du prêt-programme en faveur de l’économie bleue, financé par la Banque mondiale. Ce programme vise également à restaurer les forêts côtières et stabiliser les dunes, afin de protéger le littoral.

Par Nabil Ouzzane
Le 02/10/2024 à 20h30