Textile et construction: pourquoi les opérateurs n’ont pas encore capitalisé sur le cannabis légal

Un agriculteur dans un champ de cannabis. (FADEL SENNA/AFP)

Alors que les secteurs de la construction et du textile semblent prometteurs pour l’utilisation du cannabis légal, de nombreux obstacles techniques et économiques retardent, selon les professionnels, cette transition. Explications.

Le 02/10/2024 à 14h56

Depuis la légalisation de la culture du cannabis à vocation médicale et industrielle, les perspectives d’intégration de l’or vert dans les secteurs de la construction et du textile au Maroc suscitent un intérêt croissant, tant au niveau national qu’international. Des investisseurs étrangers, notamment américains, y voient d’ailleurs un potentiel significatif. Cependant, le manque de variétés appropriées et les conditions de culture nécessaires ralentissent encore l’implantation et le développement de ces filières, selon un professionnel.

L’une des premières barrières à l’utilisation industrielle du cannabis dans la construction et le textile réside dans la nécessité de cultiver des variétés spécifiques. Ces deux applications nécessitent des plantes à tiges longues.

Deuxième obstacle, et non des moindres: les industries du textile et de la construction à base de cannabis nécessitent de grandes étendues de terre, de préférence sur un seul et même terrain. Au Maroc, les petites superficies exploitées par les agriculteurs dans les provinces autorisées, à savoir Al Hoceïma, Chefchaouen et Taounate, et l’absence de plans d’expansion pour les terrains de culture de cannabis limitent actuellement les possibilités de développement industriel de ces deux filières.

«Pour maximiser la production de matière première, il faut cultiver une grande quantité de plantes. Plus il y a de surface cultivée, plus la récolte sera importante, ce qui est essentiel pour les industries comme la construction et le textile, où les volumes de matières premières sont élevés. De plus, ces superficies doivent être irriguées, ce qui ajoute une contrainte supplémentaire», fait observer notre interlocuteur.

Par Hajar Kharroubi
Le 02/10/2024 à 14h56