Le diagnostic des magistrats de la Cour des comptes est sans appel. Absence de cadre intégré et de vision claire, non-atteinte des objectifs fixés, manque de planification et de visibilité ou encore absence de pertinence dans le choix des projets, la liste des reproches faits par l’institution dirigée par Driss Jettou au Fonds du service universel des télécommunications est longue.
L’Economiste, qui évoque le sujet dans sa publication de ce 6 juillet, indique que le dernier rapport de la Cour des comptes révèle, en effet, plusieurs dysfonctionnements dans la stratégie de ce fonds. Il s’agit de multiples bugs qui pourraient compromettre la poursuite des chantiers qu'il finance. Et les magistrats de la Cour des comptes de souligner que, même si les subventions octroyées par le FSUT jouent un rôle important d’amorçage, la question de la continuité des opérations réalisées et des services financés demeure posée pour l’avenir.
Le journal note aussi des retards accusés dans la réalisation de programmes du service universel. Pour la Cour des comptes, cela prouve un défaut de planification des responsables du fonds. Aussi, les magistrats estiment-ils que le non-achèvement de certaines actions entreprises (CAC, GENIE et autres) et la non-réalisation de projets tels que Net-U et E-Sup révèlent les limites au niveau du suivi des programmes et la non-pertinence dans le choix des projets.
Plus inquiétant encore, indique le quotidien, dans les écoles et universités où les financements du fonds devaient se limiter uniquement aux actions liées aux TIC, d’autres projets relatifs aux infrastructures ont été payés avec l’argent du service universel. Le verdict de la Cour des comptes est sans appel: les réalisations du service universel sont largement en-deçà des objectifs escomptés en matière de réduction de la fracture numérique et de l’écart social. Voilà qui met donc les responsables du FSUT sous une grosse pression.