Suivi de l’ALE entre le Maroc et les États-Unis: réunion à Washington pour la consolidation du partenariat commercial

Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, et l'ambassadeur du Maroc à Washington, Youssef Amrani, lors de l'ouverture des travaux de la 8ème session du comité conjoint chargé du suivi de l’accord de libre-échange entre le Maroc et les États-Unis.

Les travaux de la 8ème session du comité conjoint chargé du suivi de l’accord de libre-échange (ALE) États-Unis-Maroc ont été ouverts, le lundi 1er juillet à Washington D.C., au sein département du Commerce américain.

Le 02/07/2024 à 11h34

La 8ème session du comité conjoint chargé du suivi de l’accord de libre-échange (ALE) entre le Maroc et les États-Unis a été lancée, hier lundi 1er juillet, sous la coprésidence de Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, et Bryant Trick, représentant adjoint du Commerce des États-Unis pour la région de l’Europe et du Moyen-Orient.

Lors de cette cérémonie d’ouverture, marquée par la présence de l’ambassadeur du Maroc à Washington, Youssef Amrani, et une pléthore de responsables américains, l’accent a été mis sur les moyens à mettre en œuvre afin de développer davantage les relations commerciales entre le Maroc et les États-Unis et de donner plus de dynamisme à l’accord de libre-échange, notamment dans les secteurs de l’agriculture, du textile, de l’investissement et de l’automobile.

«Le Maroc est à la fois un partenaire de choix, un interlocuteur crédible et une partie prenante de confiance qui, au-delà de son climat économique propice aux investissements, bénéficie d’une capacité très particulière à opérer transversalement dans le cadre éminemment stratégique de ses relations avec les États-Unis», a indiqué Ryad Mezzour à cette occasion.

Et d’ajouter que «la dynamique exceptionnelle déclenchée au cours des vingt années de mise en œuvre de l’ALE est jonchée de progrès et de réalisations substantielles», et qu’il s’agira désormais de pleinement capitaliser sur cette coopération pour «mener à bien toutes les questions en suspens afin d’obtenir des résultats encore plus fructueux et mutuellement bénéfiques».

Ryad Mezzour a, en ce sens, évoqué une série de questions prioritaires liées à l’accès des produits marocains au marché américain et vice-versa, abordant plusieurs aspects connexes au dépassement des barrières non tarifaires.

Accès au marché de la viande de volaille

L’agriculture est un maillon essentiel de cette coopération, a rappelé le ministre, ajoutant que l’accès des produits marocains au marché américain reste inférieur aux ambitions du Royaume et à son potentiel d’exportation, notamment concernant la viande de volaille et les fruits et légumes.

L’industrie textile présente pour sa part de bonnes perspectives, a poursuivi le ministre, ajoutant que les opérateurs marocains et américains font cause commune tant ils sont confrontés aux mêmes défis posés par la forte concurrence des pays asiatiques et leurs prix agressifs.

S’agissant du secteur automobile, le ministre s’est longuement attardé sur la coopération douanière qui est susceptible de garantir un contrôle douanier efficace des marchandises échangées entre les deux pays et de faciliter les flux commerciaux bilatéraux.

Il a poursuivi sur la dimension environnementale, précisant que «nous sommes ravis de la récente signature du dernier plan d’action, dont la mise en œuvre aidera à aligner nos ambitions dans ce domaine».

Le responsable marocain a souligné, en ce qui concerne l’investissement, que «nous devrions nous féliciter de l’établissement au Maroc de 150 entreprises américaines renommées dans plusieurs secteurs, ce qui témoigne de la confiance accordée par les États-Unis au Maroc dans un contexte où le climat des affaires s’est considérablement amélioré dans le Royaume».

Le Maroc, une passerelle vers l’Afrique

Et de conclure que «le Maroc a toutes les vocations pour constituer un pilier structurel des approches américaines dans le cadre de la nouvelle politique industrielle et d’approvisionnement verte, en particulier celle de la loi sur la réduction de l’inflation (IRA). Le Royaume pourrait constituer pour les États-Unis une passerelle vers l’Afrique pour s’adresser aux marchés de la région et un lien stratégique dans le développement de chaînes d’approvisionnement résilientes et durables dans de nombreux secteurs stratégiques».

Une appréciation confirmée par le représentant adjoint du Commerce des États-Unis pour la région de l’Europe et du Moyen-Orient, qui s’est félicité des relations économiques et commerciales entre les deux pays depuis la signature de l’ALE, tout en soulignant que sa consolidation sera bénéfique pour les deux parties. Bryant Trick a salué la plateforme que représente le Maroc pour la création de nouvelles opportunités économiques et commerciales pour les entreprises américaines, et a reconnu le potentiel que l’ALE pourrait offrir via l’amélioration de l’accès des exportations marocaines au marché américain.

D’autre part, l’ambassadeur Youssef Armani a estimé que l’ALE constitue un catalyseur de rapprochement des communautés d’affaires entre les deux pays, notant que cette rencontre est une occasion pour faire le bilan et apprécier le niveau de mise en œuvre de cet accord.

«Nos pays vont de l’avant, se font confiance et interagissent dans le sens d’un approfondissement continu de leur Partenariat. Cela est de nature à traduire de nouvelles perspectives dans le rôle pivot du Royaume, donnant des résonances nouvelles au trait d’union qu’il a toujours constitué sous le leadership de Sa Majesté le Roi», a-t-il ajouté.

En marge de ce comité, Ryad Mezzour a tenu une série de rencontres avec de hauts responsables américains, notamment au département d’État, où il a été reçu par Jose Fernandez, sous-secrétaire d’État chargé de la Croissance économique, de l’Énergie et de l’Environnement.

D’autres réunions sont également programmées avec le département américain de l’Énergie ainsi qu’avec plusieurs agences spécialisées telles que la DFC et Prosper Africa. Le ministre est également attendu pour participer à un panel organisé par le prestigieux think tank Atlantic Council.

Par Nisrine Zaoui
Le 02/07/2024 à 11h34