Stabilité financière: aucun risque majeur pour l'écosystème, mais des vulnérabilités appellent à la vigilance

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Le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques a rendu son rapport. Il juge que le niveau des risques sur la stabilité financière du Royaume reste modéré, appelant toutefois à la vigilance.

Le 23/12/2022 à 17h31

Le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques, composé des représentants de Bank Al-Maghrib, de l’Autorité marocaine du marché des capitaux, de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale et de la direction du Trésor et des finances extérieures, a tenu, hier, jeudi 22 décembre, à Rabat, sa seizième séance.

A l’issue de l’examen de la situation du système financier au regard des tendances économiques et financières, observées et attendues, le Comité a relevé que l’évolution des conditions macroéconomiques ne fait pas ressortir jusqu’ici de risques majeurs pouvant menacer la stabilité financière. 

Le Comité a néanmoins souligné que «les vulnérabilités découlant de l’environnement externe et interne (répercussions de la guerre en Ukraine, sécheresse, séquelles de la pandémie, pressions inflationnistes…) appellent à la vigilance et continuent de faire l’objet d’une surveillance rapprochée».

Reprise de la croissance en 2023En effet, selon les projections de Bank Al-Maghrib, la croissance de l’économie nationale devrait ralentir à 1,1% en 2022 avant de s’accélérer à 3% en 2023 et à 3,2% en 2024. Quant à l’inflation et après une forte accélération en 2022 à 6,6%, elle s’atténuerait tout en restant à un niveau élevé aux alentours de 4% en moyenne en 2023 et 2024.

Concernant la position extérieure, le déficit du compte courant devrait s’atténuer pour avoisiner 2% au cours des deux prochaines années, tandis que les avoirs officiels de réserve se situeraient à 362,9 milliards de dirhams en 2023, puis à 371 milliards de dirhams en 2024, soit l’équivalent de près de six mois d’importations de biens et de services.

S’agissant des finances publiques, le déficit budgétaire s’allégerait graduellement passant de 5,3% du PIB en 2022 à 4,6% en 2023 et 4% en 2024. La dette du Trésor, quant à elle, s’atténuerait à 67,7% du PIB en 2023 et à 66,1% en 2024.

Fragilité des régimes des retraitesConcernant le secteur de la retraite, les principaux régimes de base connaissent une situation financière difficile, marquée globalement par l’importance de leurs dettes implicites et par l’épuisement de leurs réserves à divers horizons. La réforme systémique de la retraite devrait permettre d’instaurer une tarification équilibrée, mais également de résorber, dans des proportions importantes, les engagements passés non couverts, et partant de rétablir les équilibres financiers dans le futur.

En dépit d’un contexte difficile, le crédit bancaire destiné au secteur non financier devrait s’accélérer à 5,1% en 2022 tiré principalement par les facilités de trésorerie accordées aux entreprises privées. Il devrait revenir à 3,3% en 2023 avant de se redresser à 5,5% en 2024. Le taux des créances en souffrance s’est stabilisé à 8,7% pour un taux de provisionnement de 67% à fin octobre 2022.

Par Safae Hadri
Le 23/12/2022 à 17h31