La Turquie est aujourd’hui parmi les destinations mondiales majeures pour les services de santé. Réputés pour des spécialités esthétiques, notamment la greffe des cheveux, les établissements de santé turcs performent aujourd’hui dans des spécialités beaucoup plus pointues», constate l’hebdomadaire La Vie Éco.
Preuve en est l’espérance de vie des Turcs qui a bondi de 8 ans en l’espace de 20 ans, ou encore l’état florissant du secteur de la santé. «Ce n’est pas le fruit du hasard, écrit l’hebdomadaire. Sous l’ère de Recep Tayyip Erdogan, le président sortant, le secteur a connu une véritable révolution».
Cette «révolution turque» est fondée sur quatre axes principaux: l’assurance maladie, les infrastructures, la formation et l’accès aux médicaments. Ainsi, une assurance-maladie universelle a été instaurée, moyennant des cotisations accessibles (60 livres turcs, soit près de 30 dirhams pour les Smigards).
Grâce à cette assurance maladie-universelle, «l’assuré, son conjoint, ses enfants et ses parents bénéficient de l’accès à la santé, toutes spécialités confondues, dans le public et dans le privé, en plus de la gratuité des médicaments dans toutes les pharmacies», explique l’hebdomadaire.
La Turquie peut se targuer de la présence, dans chaque quartier, d’un médecin chargé de suivre l’état de santé des habitants, avec un suivi digital centralisé. En outre, le gouvernement a offert des avantages importants (foncier, financement des laboratoires, exonération fiscale) aux groupes pharmaceutiques désireux de développer des médicaments génériques.
Cet encouragement a non seulement contribué à baisser les prix des médicaments et assurer leur disponibilité, mais il a également permis à l’Etat de réaliser des économies. Les chiffres confirment cette assertion: la Turquie dépense près de 4,9% de son PIB pour la santé contre 17% aux Etats Unis.
Pour atteindre son objectif, le gouvernement turc a adopté le système BOT (Build, Operate and Transfer). Une formule initiée dans le cadre de partenariats public-privé permettant de financer les grandes infrastructures à travers des contrats de concession. Après une période de 20 à 30 ans (moyenne dans la santé), l’Etat récupère les infrastructures.
Le capital humain n’est pas en reste. La Turquie a lancé un vaste projet de construction de plus de 50 universités dans le pays, chacune disposant de facultés spécialisées dans la formation du personnel médical. D’après l’hebdomadaire, le Maroc qui entame la métamorphose de son système de santé «pourrait étudier de près ce modèle».