Sanctions des compagnies pétrolières pour entente illicite: les stations-service applaudissent mais émettent des réserves

Distributeurs d'une pompe à essence (illustration). DR

Réagissant à la sanction du Conseil de la concurrence, en lien avec l’affaire de l’entente sur les prix des carburants, la Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants de stations-service (FNPCGS) ne cache pas son satisfecit, tout en émettant des réserves sur les engagements pris par les sociétés pétrolières dans le cadre de l’accord transactionnel conclu avec l’Autorité de la concurrence.

Le 28/11/2023 à 14h59

Le jeudi 23 novembre dernier, le Conseil de la concurrence a infligé 1,84 milliard de dirhams d’amende au Groupement des pétroliers du Maroc (GPM) et à neuf compagnies pétrolières reconnues coupables d’entente sur les prix des carburants. La liste comprend Afriquia SDMC, TotalEnergies Maroc, Vivo Energy Maroc (Shell), Winxo, Ola Energy Maroc, Petrom, Petromin Oils, Ziz, Somap. «Nous saluons et apprécions l’initiative du Conseil de la concurrence. Il s’agit d’une décision équilibrée visant à garantir la liberté des prix et la concurrence», commente Jamal Zrikem, président de la FNPCGS, contacté par Le360.

La FNPCGS, qui applaudit la décision du Conseil de la concurrence, émet toutefois quelques réserves sur le deal conclu avec l’institution présidée par Ahmed Rahhou. En effet, les sociétés pétrolières se sont engagées à veiller à ce que leur système de changement des prix donne directement aux stations-service indépendantes de leur réseau, toute la latitude pour changer les prix de vente publics à leur niveau, immédiatement, à tout moment et sans homologation préalable.

Pour la FNPCGS, cette dernière disposition est inapplicable dans la pratique, car les contrats qui lient les stations-service aux compagnies entretiennent une situation de dépendance économique. «Les stations-service ne peuvent en aucun cas modifier les prix sans l’accord préalable des pétroliers, ce qui enfreint la loi sur la liberté des prix et de la concurrence», souligne Jamal Zrikem.

Ce dernier affirme que la FNPCGS a déjà saisi l’Autorité de la concurrence pour trouver une solution à ce problème. «Le fait de libérer les stations-service de cette situation de dépendance économique et de la domination juridique des compagnies est de nature à renforcer la concurrence sur le marché», estime le président de la FNPCGS.

Par Wadie El Mouden
Le 28/11/2023 à 14h59