Décidé à soutenir Royal Air Maroc (RAM) qui traverse une des crises les plus difficiles de son histoire, le gouvernement a décidé de lui réserver une enveloppe de 1,17 milliard de dirhams en 2021, contre 700 millions de dirhams en 2020. Ces chiffres ont été révélés par le ministre des Finances, Mohamed Benchaâboun, lors de son passage devant la commission des finances à la Chambre des représentants, ce lundi 28 septembre.
A l’horizon 2021, l’Etat aura donc mobilisé un effort budgétaire de l’ordre de 1,87 milliard de dirhams, un montant qui reste malgré tout en deçà de la masse salariale qui s’élève à 2,1 milliards de dirhams par an (ce chiffre correspond à l’exercice 2019 et ne tient pas compte de l'impact du plan social en cours de déploiement).
Interrogé par Le360, début août dernier, lors d’un point de presse, le ministre de l’Economie et des finances, Mohamed Benchaâboun, a expliqué que le soutien financier destiné au plan de sauvetage de RAM, d’un montant global de 6 milliards de dirhams, se fera à hauteur de 60%, soit 3,6 milliards de dirhams, sous forme d’injections d’argent public dans le capital (augmentation de capital). Le reste, soit 2,4 milliards de dirhams (40% du total), prendra la forme de crédits garantis par l’Etat.
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Selon nos informations, la compagnie aérienne a eu du mal à mobiliser des crédits bancaires malgré la garantie de l’Etat. «Les banques sollicitées n’ont pas répondu favorablement à la demande de RAM», apprend Le360 de sources sûres.
L’injection de 700 millions de dirhams en 2020 (Benchaâboun n’a pas précisé si ce montant a été mobilisé dans le cadre du projet de loi de finances rectificative) devrait naturellement alléger la trésorerie de l’entreprise qui, face à «zéro recette», doit honorer une panoplie de charges fixes (salaires, maintenance des avions, engagements vis-à-vis des bailleurs de fonds et des loueurs, etc.).
Début juillet dernier, lors d’une réunion avec les représentants des syndicats et les délégués des salariés, le PDG de RAM, Abdelhamid Addou, a fait savoir qu’au bout de cinq mois sans activité, la compagnie ne serait plus en mesure de supporter ses charges fixes (ce qui explique la poursuite de la mise en œuvre du plan de licenciement).