En dépit d'un contexte difficile, les sociétés cotées ont réussi à tirer leur épingle du jeu. Dans son édition du 31 mai, Les Inspirations ECO rapporte que «si leurs résultats trimestriels livreront de premiers enseignements sur l’impact du retournement de conjoncture, les signaux précurseurs émanent des comptes des banques puisqu’ils reflètent, dans une certaine mesure, la santé de l’économie».
Le journal constate, dans ce cadre, que le secteur a délivré une performance plutôt solide marquée par une hausse de 30% des bénéfices des établissements cotés (hors BMCI), sur les trois premiers mois de l’année. Et de détailler, «Attijariwafa bank, BCP, BOA, Crédit du Maroc et CIH Bank ont dégagé un profit de 3,2 milliards de dirhams dont une croissance de respectivement 20%, 66% et 9% pour les trois grands réseaux».
Elles profitent de la poursuite de la baisse du coût du risque, malgré la dégradation des perspectives économiques. Le quotidien relève ainsi une amélioration de 23% pour BCP et de l’ordre de 9% pour Attijariwafa bank et Bank Of Africa, alors que celui du Crédit du Maroc a décru de 77% en raison, notamment, des changements des paramètres de calcul des provisions sur les encours sains (Bucket 1 et 2).
À l'inverse, le coût du risque a augmenté de 9% à CIH Bank. Selon le journal, cet indicateur devait, sur l’ensemble de l’année, poursuivre son amélioration pour tous les établissements cotés. Il ne faut, pour lui, pas s'attendre à un retour aux niveaux pré-covid avant 2023. «Les bénéfices sectoriels resteraient en dessous de leur niveau pré-pandémie, soit 9,8 milliards de dirhams», prévoit le journal.
En attendant, il fait savoir que le produit net bancaire s’est établi à 16,6 milliards de dirhams pour le groupe des cinq, en hausse de 5,2% et ce grâce à la marge d’intérêt, principale composante du poste qui a progressé de 6,5% grâce, essentiellement, à l’afflux de demandes de crédit de trésorerie au Maroc. D'ailleurs, le quotidien note que l’encours des prêts aux agents non financiers a augmenté de 2,9% à fin mars, sur un an, dont une croissance de 4,7% du total des prêts accordés aux entreprises privées, lui-même tiré par la hausse des facilités de trésorerie. Dans ce sillage, les concours aux ménages, eux, ont progressé de 3,5%.
Le quotidien note aussi que les commissions continuent de se développer à un bon rythme chez la plupart des opérateurs après la baisse de régime en 2020, due à la conjoncture et aux mesures de soutien à la clientèle déployées par les banques. Ce qui n'est pas le cas du résultat des activités de marché dont la croissance a ralenti au premier trimestre en raison de la remontée des taux d’intérêt.