Régions du Sud: les investisseurs saoudiens séduits

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Après les déclarations de l'ambassadeur de Ryad à Rabat, annonçant l’intérêt des investisseurs saoudiens pour les régions du Sud, une délégation d'hommes d'affaires explore déjà les potentialités qui leur sont offertes. De quoi confirmer les atouts économiques des villes du Sud.

Le 10/03/2016 à 17h28

Les propos prononcés en début de semaine par l’ambassadeur saoudien à Rabat, Abdelaziz El Khouja, ne sont décidemment pas des paroles en l’air ! La volonté de l’Arabie Saoudite, et de ses hommes d’affaires surtout, d’investir dans les régions sud du royaume est bien réelle, que cela déplaise ou non aux parties hostiles au Maroc.

Depuis mercredi, une importante délégation d’hommes d’affaires saoudiens est en visite dans les régions sud du royaume en vue de prendre connaissance de leurs potentialités mais, aussi d’étudier les opportunités d’investissement qui s’y offrent. Et les premiers échos de cette visite portent à l'optimisme. «C’est un véritable enthousiasme que nous avons ressenti chez les membres de cette délégation», se réjouit d’emblée Khalid Benjelloun, Président du Conseil d’affaire marocco-saoudien de la CGEM.

Il faut dire que cette visite a surtout le mérite de faire voir de visu à ces investisseurs les potentialités économiques de ces régions alors que, d’habitude, ils n’en prenaient connaissance que sur le papier. Ce but a semble-t-il été atteint au regard des réactions qui ont été constatées sur place. Et comme le diraient les économistes avertis, quand un investisseur potentiel demande beaucoup d’informations, c’est qu’il s’apprête à mettre la main à la poche. C’est ce qui arrive depuis mercredi à Laayoune, Dakhla et les autres villes visitées par la délégation.

Les secteurs qui attirentDeux secteurs intéressent particulièrement ces futurs investisseurs. Le premier est celui du tourisme. Si une ville comme Dakhla est plutôt connue sur la scène internationale pour son potentiel touristique, d’autres comme Laâyoune ou sa région par exemple le sont moins. Pourtant, les atouts sont indéniables: sites naturels, mariage entre mer et désert, culture de la population locale ou encore la bonne couverture de la desserte par les vols de la RAM.

Le second secteur est celui de la pêche. Les installations "impressionnantes" dont jouissent les villes de Dakhla et Laâyoune ont en effet séduit plus d'un. De quoi susciter l'intérêt de la délégation, non seulement pour investir, mais surtout pour s'approvisionner auprès des opérateurs locaux.

Au vu des secteurs où opèrent les hommes d’affaires en visite dans le sud, on pourrait également évoquer l’agro-industrie, les énergies renouvelables ou l’immobilier comme des secteurs porteurs. Pour ce dernier, il suffit de rappeler que les régions du sud connaissent un développement urbanistique sans précédent, alors que le coût du foncier y est encore largement accessible.

Un partenariat Win Win«N’oublions pas que les régions du Sud affichent aujourd’hui un taux de croissance de plus de 15%, soit une moyenne largement supérieure à celle du reste du pays qui avoisinne les 3% à 4%», insiste le président du Conseil. Tout investisseur à la recherche de relais de croissance ne peut y être insensible, surtout que plusieurs autres régions du monde –autrefois attrayantes pour l’investissement– sont soit déjà saturées soit en perte de vitesse en matière de croissance.

C’est dire que, contrairement à ce que «dénoncent» des médias proches des parties hostiles au Maroc, l’intérêt des Saoudiens pour l’investissement dans les régions Sud n’est pas une question politique, mais bel et bien une question économique.

Ces régions ont en effet du potentiel à revendre pour tout investisseur, qu’il soit Saoudien ou pas, qui souhaiterait y développer du business. Et encore, les potentialités découvertes par la délégation saoudienne ne sont que les prémices de ce que pourront réellement offrir les régions du sud dans les prochaiens années, avec la concrétisation du plan de développement annoncé par le souverain en novembre dernier.

Le Maroc lui, ne peut être que gagnant. Car non seulement il parvient à attirer de nouveaux investissements étrangers, mais «disposera également d’un appui à son Plan de développement des régions du Sud lequel nécessite d’importants investissements», souligne Khalid Benjelloun. Bien entendu, les populations locales en seront les premières bénéficiaires puisqu’une fois réalisés, ces investissements permettront de créer des dizaines de milliers d’emplois et tireront, de ce fait, vers le haut le développement social dans ces localités.

Bien sûr, à l’heure de la rédaction de ces lignes, on en est encore au stade des promesses et des prévisions. Mais leur concrétisation certaine semble déjà interpeller certains qui voient en cette promesse de développement socio-économique du sud comme une « inquietante-intrusion-de-l’Arabie-Saoudite ».

Est ce-réellement une inquiétude ? Ou bien est-ce une déception de voir les investisseurs, de plusieurs nationalités, se ruer vers le Maroc pour ses atouts et son climat des affaires ?

Ceci est d’autant plus vrai que les investisseurs qui prospectent aujourd’hui «sont là principalement pour investir eux mêmes, sans forcément passer par des partenaires marocains, ce qui démontre leur confiance en le Maroc», conclut le président du Conseil.

Par Younès Tantaoui
Le 10/03/2016 à 17h28