Les assurances s'intéressent de très près au réchauffement climatique. Etonnant? Pas vraiment, puisque le cœur de métier des assurances est justement de gérer les risques et les catastrophes, même lorsque cela découle d'un phénomène “naturel”. Du coup, les compagnies d'assurances sont les plus concernées et seront probablement les plus impactées.
En marge de la COP22, qui démarre bientôt, une conférence sur le sujet, marquée par la présence d'Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture, a ainsi eu lieu récemment. Le ministre a d'ailleurs salué les efforts consentis par la MAMDA, mutuelle agricole qui joue un rôle déterminant pour prémunir les agriculteurs contre les dégâts pouvant être causés par les changements climatiques (comme la sécheresse), souligne Aujourd'hui le Maroc dans son édition du 3 novembre.
L'Economiste, de son côté, insiste sur le fait que le Maroc a déjà connu, ces dernières années, plusieurs catastrophes naturelles (tremblements de terre, inondations) qui ont causé de nombreux dégâts et, surtout, coûté la vie à de nombreuses personnes. Les dommages se chiffrent d'ailleurs à plusieurs milliards de DH. Selon la Banque mondiale, il y aurait 67% de chance qu'une autre catastrophe naturelle entraîne des pertes pouvant atteindre 25 milliards de DH, et ce au cours des trente prochaines années. Selon les assureurs, les statistiques ne sont pas assez précises pour permettre de construire des tarifs adéquats. Les assureurs ont donc tout intérêt à se mettre au vert en encourageant la transition énergétique et le développement d'une économie bas carbone.
Si l'engagement des assureurs dans les projets environnementaux est encore très léger, les allocations au profit de ces actifs devraient prendre du poids à l'avenir avec, en ligne de mire, la décarbonisation progressive des portefeuilles. A l'issue de la COP22, les opérateurs pourraient ainsi annoncer la mise en place d'un fonds d'investissements destiné à financer les projets d'énergie renouvelable et d'efficacité énergétique.
Les banques, quant à elles, s'apprêtent à émettre leurs premières obligations vertes. BMCE Bank of Africa va mobiliser 500 millions de DH à un taux d'intérêt compris entre 3 et 3,5%.