L’économie marocaine a affiché un taux de croissance de 2,5% au terme du 1er trimestre de l’année en cours, contre 3,9% durant la même période de 2023, a indiqué le Haut-Commissariat au plan (HCP). Ce ralentissement est attribué notamment à la mauvaise santé du secteur agricole, dont l’activité a reculé de 5%, après une hausse de 2,1% un an plus tôt.
Ce qui s’est traduit par une baisse de 4,3% de la valeur ajoutée du secteur primaire dans sa globalité à fin mars dernier, contre une hausse de 1,7% à la même période de 2024, la valeur ajoutée de la pêche ayant connu une hausse de 10%.
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La croissance de la valeur ajoutée des activités non agricoles a aussi connu un ralentissement, passant de 3,9% à fin mars 2023 à 3,2% au terme du premier trimestre 2024. Cette évolution résulte du redressement de l’activité dans le secteur secondaire, contrarié par un ralentissement dans le secteur tertiaire.
Ainsi, la valeur ajoutée du secteur secondaire s’est accrue de 3,6% sur cette période (contre un repli de 0,4% en 2023), grâce à la hausse de la valeur ajoutée dans l’industrie d’extraction (+17,7%), l’électricité, gaz, eau, assainissement et déchets (+3%), le bâtiment et travaux publics (+2,5%), compensant largement sa baisse dans les industries manufacturières (-2,1%).
Décélération du secteur tertiaire
Concernant le secteur tertiaire, les chiffres du HCP font état d’un ralentissement de sa croissance à 3% au terme du 1er trimestre 2024 (contre 6% à fin mars 2023). Le ralentissement a concerné quasiment l’ensemble des secteurs, qu’il s’agisse des services financiers et assurances (+3,9%, contre +7,3% en 2023), de la recherche & développement et services rendus aux entreprises (+3,6%, contre +4,3% en 2023), du transport et entreposage (+3,4%, contre +8,7% en 2023), des services de l’éducation, de la santé et action sociale (+2,9%, contre +4,2% en 2023) ou des services immobiliers (+2,1%, contre +2,7% en 2023). Idem pour les activités de l’hébergement et restauration (+1,9%, contre +55,8% en 2023), l’information et communication (+1,3%, contre +3,1% en 2023).
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Deux secteurs tirent toutefois leur épingle du jeu, à savoir les services rendus par l’administration publique générale et sécurité sociale (+3,4%, contre +3,1% en 2023) et le commerce et réparation de véhicules (+2,7%, contre +1,4% en 2023).
Maîtrise de l’inflation et amélioration de la demande intérieure
Aux prix courants, le PIB a réalisé une croissance de 3,8%, dégageant une hausse du niveau général des prix de 1,3%.
L’arrêté des comptes nationaux du premier trimestre 2024 indique que la demande intérieure a augmenté de 3,6% au premier trimestre 2024 (contre 0,3% au Q1 2023), avec une contribution à la croissance économique de 3,7 points, au lieu de 0,3 point une année auparavant.
Ainsi, les dépenses de consommation finale des ménages se sont accrues de 3% (au lieu de 0,9%), avec une contribution à la croissance de 1,9 point au lieu de 0,6 point. Pour la consommation finale des administrations publiques, elle a ralenti, passant de 4,5% à fin mars de l’année précédente à 3,9% au premier trimestre 2024 avec une contribution à la croissance de 0,7 point au lieu de 0,9 point.
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Il ressort aussi des chiffres du HCP que le taux d’accroissement de l’investissement brut (FBCF, variation des stocks et acquisition nette d’objets de valeurs) a enregistré une croissance de 4,6% au lieu d’une baisse de 5% au premier trimestre 2023, contribuant ainsi positivement à la croissance de 1 point au lieu d’une contribution négative de 1,2 point.
Forte hausse des exportations et des importations
Au volet des échanges extérieurs de biens et services en volume, les exportations comme les importations ont enregistré de fortes hausses durant le premier trimestre 2024.
Ainsi, les importations ont affiché une hausse de 9,5% au lieu de 7,8%, avec une contribution négative à la croissance de 4,1 points au lieu d’une contribution négative de 3,7 points, durant le même trimestre 2023. Les exportations ont augmenté, de leur côté, de 7,3% au lieu de 18,6%, avec une contribution à la croissance de 3 points au lieu de 7,4 points une année auparavant.
De ce fait, les échanges extérieurs de biens et services ont dégagé une contribution négative à la croissance, se situant à 1,1 point au lieu d’une contribution positive de 3,6 points durant le premier trimestre 2023.
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La croissance du revenu national brut disponible a été marquée par un net ralentissement passant de 12% à 3,1% au cours des deux périodes considérées. Et ce, compte tenu d’une augmentation, aux prix courants, de 3,8% du PIB au lieu de 11,6% au premier trimestre de l’année passée et la baisse de 6,4% des revenus nets reçus du reste du monde.
L’épargne nationale s’est située, quant à elle, à 24,3% du PIB au lieu de 25,6%, avec l’accroissement de 4,5% de la consommation finale nationale en valeur au lieu de 8,9% enregistré une année auparavant.
Pour ce qui est de l’investissement brut (FBCF, variation des stocks et acquisition nette d’objets de valeurs), il s’est situé à 23,7% du PIB au lieu de 25,5% un an auparavant. Ce qui a dégagé une capacité de financement de 0,6% du PIB au premier trimestre 2024 au lieu de 0,1% du PIB la même période de l’année précédente.