Les 20 milliardaires les plus riches d’Afrique figurant sur la liste Forbes de 2024 valent au total 82,4 milliards de dollars. C’est ce qu’indique le magazine américain, précisant que cela représente une augmentation de 900 millions de dollars par rapport aux 81,5 milliards de dollars de l’année dernière.
Globalement, le continent reste l’un des endroits au monde les plus difficiles pour bâtir –et conserver– une fortune d’un milliard de dollars, alors que les investisseurs mondiaux se méfient de ses bourses, que les entreprises luttent contre des économies tendues, des infrastructures médiocres et des taux de change volatils. Par ailleurs, les vents politiques changeants peuvent faire augmenter ou détruire des fortunes privées.
«En conséquence, explique Charles Robertson, responsable de la stratégie macro chez le gestionnaire d’actifs FIM Partners, les entrepreneurs sont souvent confrontés à un accès limité au capital et à des populations disposant de peu de revenus disponibles pour investir dans de nouvelles entreprises ou en bourse», lit-on. «Cet environnement favorise les fortunes familiales bien établies ou celles ayant des liens étroits avec le gouvernement et continuent de dominer les rangs des plus riches d’Afrique», écrit Forbes.
Cette année, l’Afrique du Sud revendique six places au classement, suivie par l’Égypte avec cinq et le Nigeria avec quatre. L’Algérie, la Tanzanie et le Zimbabwe comptent chacun un milliardaire sur la liste, tandis que le Maroc en compte deux. Il s’agit d’Aziz Akhannouch et sa famille qui se classent au 14e rang avec une fortune estimée à 1,7 milliard de dollars. Il est suivi au 15e rang par Othman Benjelloun et sa famille, dont la fortune s’élève à 1,4 milliard de dollars.
Le Nigérian Alike Dangote, dont la fortune a augmenté de 400 millions de dollars à 13,9 milliards de dollars, occupe le premier rang du classement pour la 13e année. Le magnat sud-africain du luxe Johann Rupert a conservé la deuxième place avec 10,1 milliards de dollars contre 10,7 milliards de dollars en 2023, alors que les actions de sa Compagnie Financière Richemont –fabricant de montres Cartier et de stylos Montblanc– ont glissé.
Le Sud-Africain Nicky Oppenheimer, qui dirigeait auparavant la société minière de diamants DeBeers avant de la vendre, se classe au troisième rang, avec 9,4 milliards de dollars, en hausse d’un milliard de dollars par rapport à 2023.
La plus forte baisse sur la liste de cette année appartient au magnat de l’industrie algérien Issad Rebrab, qui s’est vu interdire en mai, par un tribunal, d’exercer toute fonction commerciale ou de direction au sein de son conglomérat Cevital. «Rebrab, qui a nié tout acte répréhensible, avait déjà purgé 8 mois de prison pour corruption jusqu’à sa libération en janvier 2020. Rebrab, qui partage sa richesse avec sa femme et ses cinq enfants –dont son fils, Malik, qui a pris la direction du groupe en 2022–, a vu sa valeur nette réduite de près de moitié pour atteindre 2,5 milliards de dollars», lit-on encore.
Le gain le plus important revient à l’Égyptien Nassef Sawiris, qui a ajouté 1,4 milliard de dollars à ses 8,7 milliards de dollars grâce à la hausse des actions d’Adidas (il en détient environ 6 %), ainsi qu’aux dividendes encaissés par son conglomérat familial OCI.