A hausse des prix, baisse de la consommation. Au Maroc, cette loi du marché s’applique sévèrement aux carburants. Le perdant est naturellement le consommateur, mais également l’Etat qui voit se réduire ses recettes en Taxe intérieure de la consommation sur les carburants.
«La loi de Finances 2022 tablait sur une recette mensuelle de 17 milliards de dirhams au titre de la Taxe intérieure de consommation (TIC) appliquée aux produits énergétiques»», indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du mardi 27 décembre. Or, le manque à gagner pour l’Etat aura été de 2,5 milliards de dirhams pour le seul mois de novembre 2022, lit-on.
Pourtant, face à cette chute de la consommation chez les automobilistes, les prix des carburants poursuivent leur baisse. Du moins, pour le gasoil. Il se trouve que le marché marocain est dominé par les motorisations diesel avec une part de 92,5%, très loin devant les motorisations essence.
Cité par Les Inspirations Eco, l’expert du marché pétrolier Mostafa Labrak affirme que les stations devraient, en principe, afficher un prix de l’ordre de 14 dirhams le litre pour suivre le trend baissier du prix à l’international. C’est effectivement le cas depuis début décembre puisque, par exemple, le prix du diesel affiché à Casablanca est de 14,05 dirhams le litre chez Afriquia, contre 14,49 dirhams le litre pour l’essence. Ces tarifs restent cependant inaccessibles pour une grande partie des automobilistes. Et le niveau de consommation en carburants s’en ressent.
Pour rattraper son manque à gagner, l’Etat table sur l’augmentation de 14,5% de ses recettes globales à fin novembre 2022, et sur une bonne tenue des recettes douanières, des droits de douane, ou encore de la TVA à l’importation. Notons qu’au terme des 11 mois écoulés, ces recettes globales se sont chiffrées à 262,6 milliards de dirhams contre 229,3 milliards de dirhams un an auparavant, soit un additionnel de 33,3 milliards de dirhams généré en glissement annuel. Avec des recettes de 69,4 milliards de dirhams, la TVA constitue la première source de recettes du budget général de l’Etat et accapare 27,5% de la structure globale des ressources.