Politique monétaire: CDG Capital table sur un maintien du taux directeur de Bank Al-Maghrib à 1,5%

Le siège de la Banque centrale du Royaume, à Hay Riad, à Rabat. 

Le siège de la Banque centrale du Royaume, à Hay Riad, à Rabat.  . DR

Le département recherche de CDG Capital estime «qu’il est plus probable que le Conseil de Bank Al-Maghrib, qui doit se tenir mardi 21 juin, maintienne le taux directeur inchangé au niveau de 1,5%». Voici les arguments de la banque d’affaires.

Le 15/06/2022 à 10h25

Alors que se profile le deuxième Conseil de Bank Al-Maghrib de l’année 2022 pour décider de la conduite de la politique monétaire, CDG Capital Insight, le département recherche de la banque d’affaires du groupe CDG, livre sa lecture de la conjoncture économique actuelle et son pronostic quant à la décision qui sera prise par la banque centrale en ce qui concerne le taux directeur.

Dans une note datée du 14 juin, élaborée par Ahmed Zhani, économiste en chef chez CDG Capital, la banque d’affaires table sur un statu quo du taux directeur. «Nous pensons qu’il est plus probable que le Conseil de Bank Al-Maghrib maintienne le taux directeur inchangé au niveau de 1,5%», souligne CDG Capital Insight.

Selon le document, au moins deux éléments militent pour ce statu quo: d’une part, l’origine des tensions inflationnistes, celles-ci seraient essentiellement importées «limitant ainsi, l’effet d’une action restrictive de la politique monétaire sur la maîtrise de l’inflation» et, d’autre part, «les conditions de relance post-crise Covid-19, qui restent fragiles et entourées d’incertitudes».

En d’autres termes, une hausse du taux directeur n’aurait qu’un impact marginal sur la hausse des prix et la croissance a encore besoin d’être soutenue par une politique monétaire accommodante.

Le département recherche de CDG Capital soutient ainsi que «les tensions inflationnistes émanent de la composante importée et d’un choc d’offre sur l’alimentation frais». Elle n’émanent pas d’un accroissement de la demande des ménages ou bien d’une source monétaire, puisque la demande des ménages est en ralentissement et le rythme de croissance des crédits à la consommation reste largement en-dessous des niveaux historiques.

Pour ce qui est de la croissance, «un fort ralentissement» est prévu en 2022 sous l’effet conjugué d’une baisse importante prévue du PIB agricole suite au mauvais déroulement de la campagne agricole 2021-2022, et d’un léger recul de la croissance non agricole compte tenu de la forte hausse des prix des matières premières, des demi-produits et de l’énergie.

«A l’image de plusieurs Banques centrales au niveau international, les décisions de la politique monétaire de Bank Al-Maghrib sont confrontées au dilemme de la relance de la croissance économique post-crise Covid-19 dans un contexte hyper-inflationniste», souligne CGD Capital Insight.

Il est également précisé que dans le cadre du Nouveau modèle de développement, la commission spéciale a retenu comme principale recommandation pour améliorer la conduite de la politique monétaire au Maroc: «une conduite de la politique monétaire qui concilie de manière plus équilibrée les objectifs de croissance et d’inflation dans le cadre d’un mandat dual».

Pour toutes des raisons, auxquelles s’ajoute le fait que la transmission des deux baisses du taux directeur, de 75 points de base en 2020, vers les taux débiteurs, est restée incomplète, CDG Capital anticipe un statu quo du taux directeur de BAM.

Par Amine El Kadiri
Le 15/06/2022 à 10h25