En se référant aux deux derniers discours royaux, porteurs d’une nouvelle dynamique de changement, l’Alliance des économistes istiqlaliens (AEI) appelle le gouvernement à d’ores et déjà inscrire dans la loi de Finances 2020 les premiers changements de ses politiques économique et monétaire, ainsi que ses instruments budgétaires, en faveur d’une relance économique, perceptible par les ménages et les entreprises, et permettant de renforcer la confiance nécessaire au déploiement réussi de notre modèle de développement.
Le budget 2020, soutient l’AEI, doit porter les premiers jalons du nouveau contrat social, qui sont tout aussi urgents que complémentaires:
1- redonner espoir aux ménages en consolidant la classe moyenne, en améliorant les conditions de vie des populations les plus vulnérables, notamment par l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages et leur accès à de meilleures services publics d’éducation, de santé et de transport.
2- Rétablir la confiance des opérateurs économiques en leur donnant plus de visibilité, en leur assurant plus de transparence et en améliorant les conditions de leur compétitivité. Le but est d’encourager et de stimuler la création et le développement d’un tissu productif créateur de richesse et générateur d’emplois durables.
3- Réduire les inégalités spatiales au profit du monde rural, des zones péri-urbaines et du corridor frontalier, à travers une mise en œuvre intelligente de la régionalisation avancée, le déploiement accéléré de la charte de déconcentration administrative et un meilleur ciblage territorial et sectoriel des investissements publics.
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Le budget 2020, ajoute l’AEI, doit élargir et consolider la classe moyenne. Il s’agit essentiellement de prévoir des dispositions permettant d’améliorer le pouvoir d’achat des ménages et d’élargir la classe moyenne dans les différentes régions du Royaume.
Outre les augmentations de salaires, l’amélioration du pouvoir d’achat nécessite aussi l’allègement des dépenses incontournables des ménages, à travers notamment:
• l’élargissement et le relèvement de la valeur des tranches de l’IR pour aboutir à une plus grande progressivité et réduire ainsi la pression fiscale sur les classes moyennes et démunies;
• la déduction, de la base imposable au titre de l’IR, des dépenses destinées au financement de l’éducation des enfants à charge;
• la mise en œuvre de la réforme des marchés de gros pour maîtriser les prix des produits alimentaires et mieux rémunérer les petits agriculteurs;
• l’exonération de TVA de tous les actes médicaux et des médicaments, notamment ceux concernant le traitement des maladies chroniques.
Ces dispositions constitueront, globalement, un soutien au pouvoir d’achat des ménages qui augmenteraient ainsi leur propension à consommer et à épargner, contribuant donc à relancer la croissance économique, est-il précisé. Il en résulterait aussi de nouvelles ressources fiscales qui permettraient de compenser la dépense sociale envisagée.
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Outre la priorisation des réformes de l’éducation et de la santé, l’AEI propose une série de mesures visant à renforcer la confiance des opérateurs économiques et à les inciter à créer des emplois durables.
Enfin, l’AEI plaide pour l’adoption d’un certain nombre de textes préalablement à la loi de Finances 2020. Il s’agit notamment de la nouvelle loi-cadre issue des dernières assises de la fiscalité, de la nouvelle charte des investissements et de la loi régissant les partenariats public-privé. Les agendas du parlement et du gouvernement feraient mieux de prendre en considération ce préalable, quitte à convoquer une session extraordinaire du parlement, estiment les économistes de l’Istiqlal.