Voici le texte intégral du communiqué de la Confédération marocaine des armateurs et industriels de la pêche pélagique (COMAIP):
«Ces agissements qui constituent une rupture des règles établies depuis la mise en œuvre du plan d’aménagement du stock C ne font qu’exacerber un sentiment d’incompréhension de la part de ces opérateurs totalement exclus depuis la nomination du ministre.
À cet égard, ceux-ci tiennent à clarifier les points suivants:
1. La COMAIP est une confédération qui regroupe la majorité des armateurs et industriels connus et reconnus qui portent en leur ADN les valeurs libérales et nationalistes qu’ils partagent avec fierté avec tous les grands partis marocains responsables de la politique gouvernementale dont relève l’actuel ministre de tutelle;
2. Les membres de la COMAIP ont toujours agi et contribué, en leur qualité d’opérateurs concernés par le stock des petits pélagiques peuplant le stock C, dans le cadre de la commission de suivi de la pêche des petits pélagiques, composée des représentants de la pêche côtière et de la pêche industrielle, et dans le respect absolu de tous les segments.
3. Les membres de la COMAIP, en répondant à l’appel royal pour investir dans nos provinces du Sud, ont confirmé qu’ils étaient conscients que les choix économiques contenaient aussi une portée politique qui permettait de forger un tissu industriel catalyseur de la création d’activités connexes et de développement économique et social inclusif et durable.
Aussi, le rôle qui a été assigné par l’État aux opérateurs concernés se décline par la création d’un tissu industriel qui emploie en direct plus de 13.800 personnes et en indirect plus de 48.500 personnes, ayant permis la sédentarisation de plus de 1.000 cadres supérieurs à Dakhla (ce qui a élevé considérablement le niveau du capital humain de la ville). Ces acquis socio-économiques sont phasés avec la légitimité que confère la Constitution à ces acteurs économiques, notamment dans son article 1er (dernier alinéa) qui dispose que «l’organisation territoriale du Royaume est décentralisée et fondée sur une régionalisation avancée», ce qui confère aux acteurs locaux une priorité constitutionnelle que l’article 136 appuie en indiquant que l’organisation territoriale «…favorise leur contribution au développement humain intégré et durable».
Durant toutes les batailles diplomatiques pour notre cause nationale, que notre pays a brillamment menées sur tous les fronts, les membres de la COMAIP sont fiers d’avoir servi de modèle et d’avoir démontré auprès de toutes les délégations étrangères l’état d’avancement du développement de nos provinces du Sud et surtout de leur permettre de se rendre compte de l’impact de la valorisation des ressources naturelles sur le bien-être des populations locales. Sans oublier le rôle assigné par l’État au segment de la pêche côtière, admise sur le stock C des petits pélagiques, pour alimenter le marché local.
La COMAIP étant l’aboutissement d’un projet économique, simple émanation du Plan d’aménagement du stock C élaboré par le département des Pêches maritimes et validé par Sa Majesté le Roi, respecte la stratification et les rôles que l’État a assignés à chaque segment de pêche dans les zones du Sud.
En somme, la répartition des rôles et le respect des périmètres ont toujours été communément partagés par l’ensemble des opérateurs légaux, sauf par certains élus plus intéressés par leur mandat électif que par l’accomplissement de leur profession, sans se soucier de l’obligation du respect des mesures édictées dans les plans d’aménagement.
En effet, la précédente gouvernance a toujours pris soin de maintenir une équidistance entre les différents segments en leur imposant collectivement, et à chacun d’eux, le respect du périmètre qui lui est assigné. Malheureusement, deux projets de textes de loi mis dans le circuit d’approbation ont dévoilé la manière insidieuse avec laquelle la tutelle a glissé (consciemment, ou pas) vers le parti pris.
Un premier texte qui veut introduire la vente aux enchères des produits issus de la pêche sans restriction risque d’ébranler le tissu industriel de Dakhla et d’en compromettre le développement économique. Un deuxième texte qui ambitionne de changer la catégorisation des barques et laisse le sort de celles construites illégalement dans l’ambiguïté risque de créer une issue visant la légalisation de la pêche illicite.
La COMAIP fidèle à son engagement citoyen et à son rôle charnière qu’elle joue dans l’économie et dans le maintien de la sécurité à Dakhla tient à signifier et à assurer qu’elle continuera à jouer le rôle que l’État lui a confié en dépit de toutes les attaques.»