A l’approche de la saison de la Omra de ramadan, les agences de voyages se frottaient déjà les mains. Les conditions semblaient réunies pour garantir une saison réussie pour ce secteur toujours en rémission des séquelles de la pandémie: levée des restrictions sanitaires, conditions d’âge pour les femmes abrogées, et surtout une forte demande.
«Cette année, toutes les restrictions sanitaires ont été levées. Les autorités saoudiennes ont également levé la condition d’âge qui interdisait aux femmes non accompagnées âgées de moins de 45 ans d’accéder au territoire saoudien», explique Khalid Benaâzouz, président de l’Association régionale des agences de voyages de Casablanca-Settat.
En plus des conditions favorables, les voyages de la Omra font l’objet d’une forte demande cette année. Comme le fait savoir Hussein Amouz, responsable de vente dans une agence de voyages, après une longue période marquée par les restrictions sanitaires, «les lieux saints ont beaucoup manqué aux gens, qui ressentent une forte envie d’effectuer le petit pèlerinage». Résultat: un «réel engouement» pour les offres «Omra», selon ce professionnel.
Face à l’impasse !
Malgré ces conditions favorables à la reprise des activités de voyage, les professionnels se retrouvent dans une équation complexe: une forte demande à laquelle ils ne peuvent pas répondre, en raison d’une offre aérienne limitée et de plus en plus chère.
«Les compagnies aériennes nous avaient promis des vols supplémentaires, on n’a été informés que les places ne sont pas suffisantes qu’à la dernière minute», indique non sans amertume Amouz, rappelant que «plusieurs agences se sont engagées avec leurs clients d’une part et avec les hôtels d’autre part».
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Cette situation est critique pour les agences, puisque, selon le professionnel, ce sont elles qui «devront payer les pots cassés». Et de poursuivre: «Elles ont déjà payé les hôtels, mais lorsqu’il n’y a pas de vols disponibles, elles sont tenues de rembourser leurs clients.»
Pour éviter de supporter davantage de pertes et sauver une saison des plus importantes pour l’activité du secteur, les agences de voyages ne voient qu’une seule issue: augmenter les nombres de vols. «Nous demandons des compagnies aériennes qui assurent les liaisons entre le Maroc et l’Arabie saoudite qu’elles augmentent le nombre des sièges réservés à la Omra et d’assurer des vols additionnels, car il y a une forte demande», plaide Benaâzouz.
Une requête qu’endosse aussi Amouz, qui estime «nécessaire» l’ajout de vols supplémentaires entre les deux Royaumes, d’autant plus qu’il s’agit d’«une année de reprise pour les agences». Et d’insister: «Il faut que des solutions soient proposées pour résoudre le problème du transport aérien.»
Quelles offres, pour quels prix ?
En plus du nombre limité de vols programmés pour cette saison de la Omra, les prix de ceux-ci posent un autre problème aux agences, obligées, à leur tour, d’augmenter les prix de leurs offres. Alors qu’il existe des offres adaptées à tous les budgets, selon les deux professionnels approchés par Le360, ceux-ci admettent «une hausse considérable» des prix cette année.
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«Il y a des offres destinées à toutes les catégories», fait savoir Benaâzouz, évoquant «des offres économiques, qui commencent à partir de 25.000 dirhams, des offres moyennes, et même des offres cinq étoiles qui coûtent beaucoup plus cher».
D’après lui, la hausse des coûts du transport aérien, qui représentent une grande part des coûts, ont tiré vers le haut les prix des offres de voyage de la Omra. «Désormais, les billets d’avion coûtent 15.000 dirhams», souligne-t-il, non sans mentionner un autre facteur de cette hausse: les prix des hôtels à la Mecque et à Médine, qui ont «considérablement» augmenté.
A son tour, Amouz se plaint de la «montée en flèche» des prix des vols, une situation que les agences «arrivent à peine à gérer». Les chiffres partagés par ce responsable des ventes sont parlants: un vol indirect, qui coûtait auparavant entre 8.000 et 9.000 dirhams, coûte actuellement 13.000 dirhams, alors qu’un vol direct, qui variait entre 11.000 et 12.000 dirhams, atteint aujourd’hui les 15.000 dirhams.