Ofir Gendelman, business consultant: «La portée des relations entre le Maroc et Israël s’accroît chaque jour»

Ofir Gendelman, business consultant et ancien porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu auprès des médias arabes.

Les relations entre Rabat et Tel-Aviv sont en plein essor, avec des collaborations fructueuses couvrant divers secteurs, y compris la défense, l’agriculture, le tourisme et la water-tech. Les entreprises israéliennes ne cessent de manifester un vif intérêt à développer leurs activités au Maroc, selon Ofir Gendelman, business consultant et ancien porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu auprès des médias arabes.

Le 24/06/2023 à 12h48

Doté d’une expertise en développement des affaires, communication stratégique et marketing, Ofir Gendelman est considéré comme l’un des experts les plus reconnus dans le monde arabe. Cette notoriété s’explique par ses vingt années de service en tant qu’ancien porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu auprès des médias arabes.

Durant sa carrière, Ofir Gendelman a œuvré inlassablement pour promouvoir les relations israélo-arabes. Parallèlement, il a joué un rôle clé dans la diffusion des progrès réalisés par Israël en matière de technologie, de défense, de science, de santé et bien d’autres secteurs au sein du monde arabe.

Dans cette interview, il évoque l’évolution des relations entre le Maroc et Israël. Il souligne le rôle central de la coopération dans divers secteurs économiques, notamment la sécurité, l’agriculture, la santé, l’innovation et les hautes technologies. D’après lui, il s’agit d’une évolution qui s’est accélérée depuis le rétablissement des relations diplomatiques, avec des échanges commerciaux bilatéraux qui ont presque doublé l’année dernière.

Le360: comment décrire l’état actuel des relations entre le Maroc et Israël?

Ofir Gendelman: les relations entre le Maroc et Israël sont au beau fixe, s’étendant à divers domaines tels que la sécurité, l’agriculture, la santé, l’innovation et la technologie de pointe. Les entreprises israéliennes et bien sûr le gouvernement, souhaitent les développer davantage, car elles constituent une base solide pour la coopération future.

Comment ont évolué les liens économiques entre nos deux pays depuis le rétablissement des relations diplomatiques?

L’augmentation des échanges a été significative. De nombreux ministres et entreprises ont visité le Maroc pour y faire des affaires et conclure des accords de coopération. Le commerce bilatéral a presque doublé l’an dernier, mais nous visons plus haut, avec un objectif de 500 millions de dollars par an dans les cinq prochaines années.

Y a-t-il des secteurs où la coopération a été particulièrement fructueuse?

Oui, en effet. La défense, l’agriculture, le tourisme, l’eau et la technologie ont été particulièrement fructueux. Cependant, chaque secteur offre des opportunités de collaboration énormes, car nous sommes confrontés aux mêmes défis et besoins. Les entreprises israéliennes ont beaucoup à offrir, car elles sont réputées pour leur technologie innovante, leur ingéniosité et leur capacité à fournir des solutions aux problèmes du quotidien. Mon principal objectif, en tant que représentant des entreprises israéliennes de haute technologie souhaitant faire des affaires au Maroc, est de créer des partenariats durables.

Le potentiel est énorme, et les joint-ventures sont cruciales pour solidifier nos relations économiques. Le Maroc, avec sa position stratégique, offre une passerelle vers 2,5 milliards de consommateurs, ce qui est inégalé.

Quel est votre rôle dans le développement de ces partenariats?

En tant que porte-parole des entreprises israéliennes cherchant à se développer au Maroc, je suis engagé dans l’établissement de collaborations durables. Je me vois comme un pont reliant les entreprises israéliennes à leurs homologues et clients marocains. Je fais particulièrement le choix de représenter uniquement les entreprises qui sont pionnières dans leur secteur et qui proposent des solutions innovantes pour répondre aux défis des entreprises et organisations marocaines.

Parmi ces entreprises se trouve Sygnia, un leader en cybersécurité qui offre une protection contre les attaques numériques. Son objectif est d’apporter son aide aux plus grandes banques et entreprises marocaines (infrastructures, télécommunications, ressources naturelles, compagnies aériennes, transport maritime, ports et énergie) face à l’escalade des cyberattaques, qui deviennent de plus en plus dangereuses et sophistiquées chaque jour. Regulait est une autre entreprise remarquable qui offre un logiciel unique avec une interface utilisateur en arabe, conçu pour aider les organisations à satisfaire leurs obligations de conformité.

Je me considère non seulement comme un intermédiaire en affaires, mais aussi comme un véritable ambassadeur de celles-ci. Ma maîtrise de la langue arabe et ma connaissance approfondie de la culture locale me permettent de jouer le rôle de connecteur entre les entreprises que je représente et leurs partenaires et clients marocains.

D’après vous, qu’est-ce qui distingue les relations maroco-israéliennes?

L’élément distinctif des relations entre le Maroc et Israël, par rapport à nos relations avec d’autres nations arabes, réside dans l’interaction directe entre les populations. Un grand nombre d’Israéliens ont des origines marocaines. Cette dimension personnelle et humaine singulière de nos liens bilatéraux envoie un message puissant aux pays arabes qui maintiennent une «paix froide» avec Israël: il y a une autre voie, une façon d’interaction plus positive et constructive.

Par Hajar Kharroubi
Le 24/06/2023 à 12h48