Pionnière de la décentralisation et de la cybersécurité, Naoris a donné le coup d’envoi officiel de son installation au Maroc, hier jeudi 18 avril, lors d’une conférence de presse à Casablanca. La firme US a fait part de son souhait de contribuer aux ambitions marocaines d’excellence en technologie et souveraineté numérique, ainsi que de développer son empreinte en Afrique et de diffuser son savoir-faire de pointe.
Dans une déclaration pour Le360, David Carvalho, président fondateur de Naoris, explique que cette implantation au Maroc est en phase avec l’ambition du Royaume de se positionner comme leader régional et continental en technologie et cybersécurité. «La raison pour laquelle nous nous sommes installés au Maroc est que le Royaume va bientôt devenir le leader technologique, économique et stratégique en Afrique dans de nombreux secteurs. Et pour nous, c’est le moment idéal», fait-il valoir.
«Cela correspond à la volonté politique et à la vision de ce pays. Nous sommes donc très enthousiastes à l’idée de travailler ici au Maroc», se réjouit David Carvalho, qui plus est conseiller de plusieurs États en matière de cyberguerre, cyberterrorisme et cyberespionnage.
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Le PDG de la compagnie étatsunienne compte, via cet ancrage au Maroc, réaliser deux principaux objectifs. Le premier «est de mettre à jour les nouvelles technologies telles que la cryptographie post-quantique, la décentralisation et d’autres capacités qui permettent au pays de fournir une meilleure qualité de données et de services pour les citoyens et les entreprises». Le deuxième objectif consiste à «avoir une vision de l’avenir extrêmement stratégique pour le pays et pour le continent», dit-il.
La réalisation de ces deux aspirations est, selon lui, «associée aux nouvelles technologies que d’autres continents plus avancés comme l’Amérique du Nord ou l’Europe vont avoir du mal à mettre en œuvre». En revanche, «le Maroc a des circonstances différentes du point de vue de la structure et de la coopération, et beaucoup de difficultés technologiques peuvent être surmontées pour atteindre directement la décentralisation, la souveraineté des données et aussi la cryptographie post-quantique», relève le président de Naoris.
Le Maroc donne l’exemple
Interrogé sur les raisons de ce choix porté sur le Maroc et non sur un autre pays africain, Youssef El Maddarsi, directeur général du groupe Naoris Consulting répond: «Tout simplement parce que je suis Marocain et l’idée est venue du discours de Sa Majesté le Roi où il a parlé du leadership marocain dans le secteur du digital et de la sécurité.»
«Nous avons décidé avec le fondateur du groupe, David Carvalho, de nous implanter au Maroc pour participer à la réalisation de cette vision, parce que nous pensons fortement que les technologies novatrices telles que l’intelligence artificielle, la blockchain et la cybersécurité peuvent accélérer sa réalisation», poursuit-il dans le même ordre d’idées, soulignant que «le Maroc est d’ores et déjà un leader continental qui donne l’exemple et beaucoup de pays le suivent, et nous pensons fortement qu’en commençant ici, le reste de l’Afrique suivra», commente Youssef El Maddarsi.
Même son de cloche chez Khalid Bouksib, expert en intelligence économique qui s’occupe de conseiller Naoris dans son développement stratégique, pour qui «l’objectif est de donner à la cybersécurité la place qu’elle mérite au Maroc, pas uniquement pour les institutions, mais aussi pour les entreprises». «Pourquoi le Maroc? Parce que les compétences sont ici présentes et qu’il y a un besoin. L’objectif d’après est que le Maroc puisse aller conquérir l’Afrique et exporter les compétences marocaines», poursuit-il dans la même veine.
Coopération Maroc-Portugal
Présent à ce lancement, le général de brigade Carlos Ribeiro, ancien chef des communications et des systèmes d’information des forces armées portugaises, note de son côté que «la présence de Naoris au Maroc est très importante, car l’entreprise propose des produits novateurs et originaux pour assurer la cybersécurité des réseaux».
Questionné par nos soins sur le niveau de coopération entre le Maroc et le Portugal en la matière, Carlos Ribeiro pense qu’il est aujourd’hui important de renforcer cette collaboration à la fois dans les domaines militaire et civil.
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«Dans le domaine de la cyberdéfense, nous mettons en place une école spécialisée au sein des forces armées portugaises. Nous encourageons la collaboration entre les pays de l’OTAN et nous souhaitons renforcer la coopération dans ce cadre avec le Maroc», espère-t-il.
Outre le général Carlos Ribeiro, l’événement a connu la participation de plusieurs autres personnalités de renom telles que David Holtzman, ancien conseiller technologique de la Maison-Blanche sous trois mandats présidentiels et ancien chef de l’innovation Monde de IBM et architecte du serveur DNS, Driss Benomar, président de la commission intelligence économique à la CGEM, ainsi que Salaheddine Mezouar, ancien ministre de l’Industrie et du Commerce, des Affaires étrangères et ancien président de la CGEM.